ZIGUINCHOR/ADJOINT GOUVERNEUR: «Toute stratégie de stabilisation qui exclut ou ne prend pas suffisamment en compte l’implication des pays voisins est probablement vouée à l’échec ».
«Toute stratégie de stabilisation qui exclut ou ne prend pas suffisamment en compte l’implication des pays voisins est probablement vouée à l’échec ». a affirmé
le Gouverneur adjoint de Ziguinchor Ousmane Niang qui s’exprimait en marge du forum international de l’espace Sénégal-Gambie-Guinée Bissau pour la paix en Casamance ouvert depuis ce vendredi.
« Force est de reconnaître que depuis 2012 il ya une accalmie qui se caractérise par une quasi absence de braquages et d’affrontements entre l’armée et le MFDC.
Une accalmie qui est le résultat du processus mis en œuvre par l’Etat et le MFDC et la société civile avec une grande implication des partenaires au processus de paix.
Cependant le Sénégal n’est pas encore parvenu à mettre un terme définitif à ce conflit armé malgré entre autres, une volonté affichée, des initiatives de négociations des deux parties belligérantes et des efforts de la société civile. La Casamance reste plongée dans une situation de ni paix ni guerre ».
Ousmane Niang Gouverneur adjoint chargé des affaires administratives de souligner : «En outre toute stratégie de stabilisation qui exclut ou ne prend pas suffisamment en compte l’implication des pays voisins est probablement vouée à l’échec compte tenu de la géopolitique du conflit en Casamance ».
Poursuit-il que la coopération transfrontalière entre le Sénégal, la Gambie et la Guinée Bissau est un maillon important pour la résolution du conflit.
A ce titre, estime t-il qu’il conviendrait d’avoir une plus grande implication des organisations de la société civile, et particulièrement celle des femmes pour la mobilisation des autorités étatiques au plus haut niveau.
« Cette implication multi acteurs au niveau des trois (03) pays est perçue par la plate forme comme un moyen pour accompagner la stratégie de négociations mise en œuvre par l’état du Sénégal a-t-il indiqué.
En effet après un coup de démarrage du processus de négociation entre l’état et une fraction du Mfdc , le processus de paix semble être dans une léthargie car le sentiment le plus partagé est « rien ne bouge », ce qui est un risque eu égard à la nature cyclique du conflit qui alterne des périodes d’accalmies et des périodes de violence dont les populations sont les seules ou principales victimes.
C’est fort de cette conviction que la Plate Forme des Femmes pour la Paix en Casamance (PFPC) a entrepris un processus de mobilisation et de plaidoyer au niveau national et international pour la paix en Casamance. Le but étant d’alerter l’opinion et de mobiliser des acteurs à l’échelle nationale et sous régionale en Gambie et en Guinée Bissau.
« Pour lever certaines contraintes géopolitiques qui empêchent le processus de résolution d’aboutir, il est nécessaire de mobiliser les organisations de femmes et autres catégories d’acteurs de la société civile du Sénégal de la Gambie et de la Guinée Bissau » a-t-il soutenu.
Non sans préciser que cette mobilisation et ce plaidoyer passent par l’organisation à Ziguinchor, d’un forum international des femmes du Sénégal et des deux pays voisins pour la paix en Casamance.
Ibrahima Mamina Goudiaby