VENTE DE SES PARTS DANS LA SORED MINES : Les affaires en or d’Abdoul Mbaye
L’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye a démenti les accusations d’Aly Ngouille Ndiaye qui a mis en cause ses affaires en…or. Pourtant, le ministre des Mines n’a dévoilé qu’une partie de la nébuleuse. Explications…
Invité de l’émission ‘’Face aux citoyens’’, le ministre des Mines, Aly Ngouille Ndiaye, a
fait des révélations pour le moins fracassantes qui accablent l’ancien Premier ministre et président de l’ACT, Abdoul Mbaye.
Comme le rapporte d’ailleurs actusen.com : « Je ne parle pas dans le néant. Je ne dis pas des choses, de façon gratuite. Je parle sous le contrôle du Rapport ITE de 2013. A sa page 87, il est clairement indiqué que l’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye, fut actionnaire dans une Société minière à hauteur de 6% », a affirmé Aly Ngouille Ndiaye avant d’ajouter : « la société, dans laquelle il (l’ex-Chef du Gouvernement) était actionnaire avait bénéficié d’une concession minière, qui avait pu extraire et commercialiser 30 tonnes d’or. Dans le Rapport 2014, il a démissionné après avoir vendu 30 tonnes d’or et récolté au minimum 20 milliards F Cfa ; qu’il se taise… il y en a certains qui doivent apprendre à balayer devant leurs propres portes, avant de chercher à donner des leçons de morale à leurs prochains. »
Libération confirme ces révélations du ministre des Mines et révèle que ce n’est qu’en juin 2014 qu’Abdoul Mbaye a vendu ses parts à son associé Papa Ousmane Ahne.
En clair, cette société minière bénéficiait de plusieurs faveurs, sur lesquelles nous reviendrons, pendant qu’il était Chef du Gouvernement. Un conflit d’intérêt manifeste. Qui plus, comme nous le révélions, des zones d’ombre… offshores entourent le montage de cette société minière du nom de Sored Mines.
En effet, c’est par décret n° 2007- 1327 du 2 novembre 2007 que l’entreprise a obtenu une concession minière pour or et substances connexes sur le périmètre de Niamia. Comme l’indique le rapport de présentation du décret : « La Sored-Mines Sa est une société de droit sénégalais qui est titulaire du permis de recherche du périmètre de Niama attribué par décret n° 98-238 du 12 mars 1998 à la société Eeximcor-Afrique Sa pour la recherche d’or et de substances connexes, renouvelé une première fois par arrêté n° 5130 du 1er juin 2004 puis une deuxième fois par arrêté n° 7433 du 20 juillet 2007. »
Les investissements consentis par la Sored n’ont pas été vains puisque qu’elle a découvert le plus gros des gisements d’or que le Sénégal ait connu. Selon le rapport public ITE 2013, 51% du capital ont été enregistrés au nom de Terrysco Investment. Or, cette entité détenue par Papa Ousmane Ahne se trouve au cœur des « Panama Papers ».
Terrysco Investment a été montée dans le tristement célèbre cabinet panaméen Mossack
Fonseca le 19 mai 2006 sous le numéro 590366. C’est-à-dire deux ans après la naissance de Sored Mines Sa qui a été constituée au Sénégal le 26 août 2004 et inscrite au registre du Commerce N° SN DKR 2004 B 16330 – N.I.N.E.A. 24446862Y3.
Donc, bien qu’il s’agisse d’une société de droit sénégalais, elle était contrôlée en réalité par une société offshore cachée dans un paradis fiscal. Abdoul Mbaye qui siégeait dans le conseil de la Sored Mines ne pouvait pas ignorer cette entorse à la législation fiscale. Après avoir monté Terrysco, le cabinet Mossack Fonseca l’a fait immatriculer dans les Iles vierges britanniques grâce à son correspondant local, la firme Cec Group Limited, domiciliée au 1 hera Court Cyclops Wharf homer Drive London E14 3Uj, United Kingdom. Ce n’est pas tout puisqu’une autre entité sera ensuite créée pour… contrôler Terrysco qui règne sur la mine d’or.
Dans l’actionnariat de Terrysco, on déniche Select Financia holding, une société anonyme montée encore par Mossack Fonseca. Mais contrairement à Terrysco, Select Financia holding est immatriculée dans un autre paradis fiscal à savoir le Luxembourg avec adresse en Australie, plus précisément au P.O. Box 18078 Collins Street East Victoria 8003, pouvait- on lire dans notre dernière livraison.
Jusqu’en 2013 donc, Abdoul Mbaye détenait exactement 6,09 % du capital de la Sored. Son associé Papa Ousmane Ahne contrôlait physiquement 27,31 % et 51% au nom de Terrysco. Le reste des parts revenait à des membres de sa famille dont son épouse.
La question qu’on se pose aujourd’hui est de savoir si Abdoul Mbaye a vendu ses parts à Papa Ousmane Ahne ou à la société offshore qu’il contrôle et qui trône sur la mine d’or. Interpellé sur les accusations du ministre des Mines, il a presque nié être cité dans le rapport 2013 de l’ITE, mettant en cause l’esprit « imaginatif » d’Aly Ngouille Ndiaye.
Qui plus contrairement à ce qu’a déclaré Abdoul Mbaye, la Sored est toujours active et le renouvellement de son permis-arrivé à terme- est en cours. C’est dire…
Libération publie le fac-simile de la page 85 du rapport et c’est sans commentaire !