Une universitaire salue la « vision humaniste » de Mandela
Nelson Mandela, leader de la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud disparu le 5 décembre 2013, reste »un homme contemporain dans sa vision humaniste » du monde, a déclaré, samedi à Dakar, Ami Niang, Professeur de Sciences politiques à l’Université du Witwatersrand à Johannesburg.
‘‘Mandela disait que son humanité est inutile, s’il ne peut la rattacher à celle des autres. Il a fait don de son corps individuel afin que le corps collectif et libre puisse naître. Il avait une démarche tournée, à la fois, vers le présent et vers le futur’’, a déclaré le Professeur Niang, lors d’une cérémonie organisée par le West African Research Center (WARC) en hommage au premier président noir de l’Afrique du Sud.
‘‘En cinq ans de présidence (à la tête du pays), Mandela a effectué un travail exceptionnel. Il a réussi à unifier les services publics qui étaient organisés dans une forte ségrégation sous le système de l’apartheid. Il a apporté une aide importante aux populations rurales avec la mise en place d’hôpitaux, d’écoles et de routes’’, a-t-elle rappelé.
‘‘Dans l’histoire politique de Mandela, le premier enseignement, qui semble évident mais qui ne l’est pas, est la pratique du pouvoir au service du peuple. La carrière politique de Madiba sonne l’intégrité avec une vision ouverte de l’humanité’’, a souligné le Professeur Niang.
Selon Alioune Tine, président du Comité sénégalais des droits de l’homme (CSDH), qui animait cette rencontre, ‘‘Nelson Mandela est un modèle de démocratie dont les dirigeants actuels devraient s’inspirer’’
‘‘Au moment où les gens s’éternisaient au pouvoir, Nelson Mandela est parti au bout de cinq années. Or, c’est le seul président au monde qui pouvait décider de rester à vie au pouvoir sans que personne ne s’y oppose’’, a indiqué M.Tine.
‘‘Mandela a montré, de façon concrète, qu’on ne pouvait pas bâtir une société dans l’injustice. Il est bon, aujourd’hui, de rappeler les valeurs qu’il incarnait. Nelson Mandela nous manque’’, a–t-il martelé.
L’ancien ministre de l’Intégration africaine, Doudou Sarr, qui intervenait également lors de cette cérémonie, a affirmé que ‘‘la vision de Nelson Mandela est plus que jamais actuelle’’.
‘‘Mandela luttait contre la domination blanche et contre la domination noire. Lorsqu’on lutte pour la démocratie, il est antidémocratique de ne pas lutter pour les droits socio-économiques de ceux d’en bas. Comme Nelson Mandela, le peuple burkinabé l’a compris tout récemment. La vision de Madiba est donc d’une actualité aigüe’’, a-t-il dit.
Pour Amy Sarr Fall, directrice du magazine Intelligences, invitée à cette cérémonie d’hommage à Mandela, ‘‘la meilleure manière de lui [Mandela] rendre hommage est de poursuivre son œuvre en privilégiant les valeurs de dialogue et de tolérance’’.
‘‘Mandela nous aurait demandé de ne pas être là, chaque année, pour le célébrer mais plutôt de poursuivre son combat’’, a soutenu Amy Sarr Fall.
La première conseillère politique de l’ambassade d’Afrique du Sud au Sénégal, Thobeka Dlamini, s’est réjouie de ‘‘l’hommage poignant rendu au père de la démocratie sud-africaine’’.
‘‘C’est émouvant de voir les autres africains rendre hommage de la sorte à Nelson Mandela. C’est une évidence que Madiba est un homme d’une dimension qui dépasse son pays l’Afrique du Sud. Il appartient plutôt à tout le monde’’, a souligné Mme Dlamini.
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