Les interviews dans nos télévisions sont souvent inutilement agressives, et se transforment en pugilat dont rien ne peut sortir. Or, l’interview est avant tout, sûrement exclusivement, l’art de recueillir des informations, à travers un processus de questionnement, pas forcément un interrogatoire, et en ce qui me concerne, par de la conversation, bien préparée et documentée.

Cette attitude qui met l’invité à l’aise, pas soupçonneux et sur ses gardes, car il ne flaire aucun piège, ne pressentant aucune intention de le ridiculiser d’humilier ou le rabaisser, a la vertu de le libérer, de l’ouvrir au dialogue, de le pousser à tout donner en se lâchant, confiant.
Le journaliste interviewer doit pouvoir mettre ses opinions et ressentiments de côté, pour s’en tenir au rôle plus important, pendant l’émission, d’être avant tout, l’interprète de la curiosité publique, laquelle ne doit pas être confondue , encore moins se résumer à des prises de positions figées , partisanes, qu’elles soient politiques, ethniques, religieuses, ou pire, personnelles.
L’interviewer, à mon avis, ne devrait pas disputer, arracher temps de parole à son propriétaire, son invité. De ce point de vue, l’intervieweur doit être dans de bonnes dispositions, pour accueillir sur son plateau, cette personne qui doit être pour lui, le temps qu’ils partagent au profit des téléspectateurs, la personne la plus importante des millions de sénégalais. Être dans de bonnes dispositions, c’est penser que la bonne question est celle qui est documentée et utile, et non pas nécessairement celle qui embarrasse, bloque et pousse à l’agressivité.

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