Une indigne attaque de Ousmane Sonko envers les autorités judiciaires (Moustapha Diakhaté)
«Nous allons d’abord balayer la justice, car il me semble très difficile de laisser les mêmes personnes qui ont provoqué tout cela continuer à agir comme avant». En tenant ces propos, Ousmane Sonko montre une nouvelle fois son manque de respect envers l’indépendance de la justice et le principe d’égalité des citoyens devant la loi.
Les républicains de tous bords politiques doivent dénoncer le délire du complot judiciaire des responsables et sbires de Pastef mis en cause pour divers crimes et délits.
Au nom de l’indépendance constitutionnelle du pouvoir judiciaire envers l’Exécutif et le Législatif et de l’honneur des magistrats, les vrais républicains doivent dénoncer cette toile d’araignée mensongère de Sonko pour couvrir ses responsabilités ainsi que celles des sbires de Pastef des violences survenues au Sénégal entre mars 2021 et juin 2023.
Devant cette négation manifeste de l’État de droit, de la séparation des pouvoirs, on ne s’attendait pas au silence assourdissant des personnalités adeptes de l’indignation sélective et des positions d’opportunistes.
Si ce propos de Sonko était tenu par Macky Sall ou tout autre membre de l’ancienne majorité, on aurait eu droit à une levée de boucliers des fameux agrégés de droit, des pétitionnaires hypocrites, en vérité des mercenaires constitutionnalistes, des faux Oulémas, et autres droit-de-l’hommivores.
Si c’était en France, les syndicats de la Magistrature et les autres associations de fonctionnaires du ministère de la justice auraient réagi à la hauteur de l’affront pour défendre le pouvoir judiciaire et la séparation des pouvoirs.
Mais au Sénégal, l’Ums et les syndicats de la famille judiciaire, face à la violence de l’attaque de Sonko, préférèrent se taire et regarder ailleurs. Mais ce n’est guère nouveau.
L’un des tout premier acte de Président de la République de Bassirou Diomaye Faye a été l’illégale abrogation du Décret portant nomination du Premier Président de la Cour suprême et des magistrats du Pool judiciaire financier. L’Ums, jusqu’ici, n’a pipé mot pour défendre la légalité de l’acte. Les magistrats promus rasent également les murs.
Le discours de Sonko, ainsi que celui de l’actuel Président de la République parlant de « redorer le blason de la magistrature », révèlent des hommes irrévérencieux envers la magistrature, irrespectueux de la séparation des pouvoirs sans oublier leur manque criard de culture d’État.
Les vociférations de Sonko contre les magistrats depuis son entrée en politique montrent surtout qu’il est inapte au poste de Chef de Gouvernement d’une République digne de ce nom.
En tenant ces propos, Ousmane Sonko veut réécrire l’histoire en faisant croire que les dizaines de morts et autres destructions sont imputables aux Magistrats dont le seul tort était de faire échec à son PROJET insurrectionnel.
Les fameux agrégés de droit et autres droit-de-l’hommivores savent que Sonko est le seul responsable, par ses mensonges et manipulations, des dizaines de pertes en vies humaines, des centaines des blessés et des destructions de biens publics et privés entre mars 2021 à juin 2023.
C’est Sonko et lui seul qui a appelé à l’insurrection et menacé de mort un Président de la République et demandé à nos jeunes, espoirs de la nation, de mourir pour le soustraire des griffes de la justice pour une affaire personnelle.
Face aux périls Ousmane Sonko et les sbires de Pastef, le seul devoir des forces de défense et de sécurité et du pouvoir judiciaire était de les mettre hors d’état de nuire.
Vive la République !
Vive le Sénégal !
Dakar, le 7 juin 2024