Une Confédération de la gauche mise sur pied pour la conquête du pouvoir
Des formations sénégalaises d’obédience marxiste-léniniste ont procédé, samedi à Dakar, au lancement officiel d’un nouveau regroupement dont l’ambition est de conquérir le pouvoir pour travailler à une « transformation sociale » du Sénégal.
La Confédération des forces de gauche – c’est la dénomination de cette nouvelle entité – regroupe Yoonu Askanwi, l’Observatoire républicain pour la démocratie et la citoyenneté (ORDC), la Ligue démocratique (LD), le Parti de l’indépendance et du travail (PIT) et le Rassemblement des travailleurs africains du Sénégal (RTAS), entre autres formations.
« Nous voulons une nouvelle gauche moderne, ouverte, débarrassée des clichés, qui n’est ni sectaire, ni dogmatique (…) », a déclaré Pape Demba Sy, son coordonnateur, dans son discours introductif aux travaux des assises organisées pour le lancement de la nouvelle entité.
La Confédération des forces de gauche compte demeurer « conforme aux valeurs qui fondent notre identité pour notre indépendance et pour la transformation sociale à travers la conquête démocratique du pouvoir », a ajouté M. Sy, par ailleurs secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le fédéralisme/ Mboolo Mi (UDF Mboolo Mi).
Selon son coordonnateur, ce regroupement vise la mise sur pied d’une « grande organisation politique en vue d’un projet alternatif de transformation sociale et la prise démocratique du pouvoir autour de partis d’obédience marxiste-léniniste ».
« La gauche nouvelle que nous voulons sera une gauche moderne et ouverte à toutes les forces qui se réclament des idéaux de gauche et acceptent de se soumettre au pacte qui sera signé à l’issue de ces assises », a-t-il expliqué.
Il a précisé les partis engagés dans cette initiative seront appelés à signer la Charte de gouvernance démocratique issue des assises nationales, de même qu’ils devront parapher les conclusions de celles-ci.
Sous l’égide du Front Siggil Senegaal (FSS), les Assises nationales du Sénégal ont rassemblé, entre le 1er juin 2008 et le 24 mai 2009, plus de 140 acteurs de la vie publique sénégalaise, représentants de partis politiques, de la société civile et personnalités diverses.
Elles visaient à « trouver une solution consensuelle, globale, efficace et durable à la grave crise multidimensionnelle (éthique, politique, économique, sociale et culturelle) » qui caractérisait alors le Sénégal, selon ses initiateurs. Les Assises s’étaient tenues sous le règne de l’ancien président Abdoulaye Wade.
A la suite de Pape Demba Sy, plusieurs responsables ont pris la parole, parmi lesquels le secrétaire général de la Ligue démocratique (LD), Mamadou Ndoye. ce dernier a appelé les différentes formations concernées à « s’engager avec détermination pour réussir les prochaines étapes » de la mission dévolue la Confédération des forces de gauche.
Maguette Thiam, secrétaire général du PIT, a lui exhorté les autres partis « à œuvrer pour un Sénégal de justice et de progrès », estimant que beaucoup reste à faire pour arriver à cet objectif.
Diallo Diop du Rassemblement national démocratique (RND) et Charles Guèye de l’Observatoire républicain pour la démocratie et la citoyenneté (ORDC) ont de leur côté lancé l’idée d’une Confédération africaine de la gauche.
« Notre bataille ne peut se limiter à un territoire. Le combat réel, c’est de lutter pour les idéaux de l’unité africaine », a par exemple relevé M. Guèye.
M. Diop, en écho, a appelé à l’unité des forces de gauche du continent, affirmant que « les défis qui menacent l’Afrique sont tels qu’on ne peut pas y faire face dans nos micro-Etat (…) ».