« Une administration solide: Clé de voûte d’une démocratie apaisée »
Le mérite du Président Leopold Sedar Senghor fut la construction d'un état moderne calqué sur le modèle européen avec des institutions solides incarnées par les pouvoirs législatif , judiciaire, gouvernemental ....sa situation d'ancien fonctionnaire français lui a permis de transmettre son savoir de retour dans.son pays d'origine par la mise en place d'une véritable République composée de six(6) régions ; le Cap Vert, le Sine Saloum , la Casamance ,le Sénégal Oriental , la Région du fleuve et la région de Thies pour passer à sept(7) avec la région de Diourbel .
Il expérimenta ainsi l'acte 1 de la décentralisation par la mise sur pied des gouverneurs de Région des Préfets au niveau des départements et des sous Préfets pour gérer les arrondissements.
En 1972 l'acte 1 est prolongé en acte 2 avec l'apparition des communautés rurales .
Ce fut l'époque où le monopartisme faisait foi avec l' UPS union progressiste sénégalais . La démocratie politique n'était pas donc à l'ordre du jour même s'il est vrai d'un point de vue administratif les actes posés au niveau des services sociaux de base revêtaient un caractère purement démocratique sans distinction de race ni de sexe .
Il est donc question de constater où d'accepter qu'il était possible avec Senghor de gérer un état par une démocratie axée sur l'efficacité et l'efficience administratives
Les résultats étaient palpables à tout point de vue car je demeure convaincu que le Président Senghor a réalisé en terme d'infrastructures ce qu'aucun Président de la République du Sénégal n'a pu faire. Je n'en veux pour preuve la transformation structurelle du tissu urbain allant de la médina au grand Dakar en passant par Fass , colobane , gueule tapée avec les Sicap et l'Ohlm. Des milliers de logements furent construits et équipés d'infrastructures modernes qui tiennent jusqu'à nos jours .
Le constat est général dans pratiquement toutes les capitales départementales du pays où l'Ohlm à travers les cités hlm a fini de changer le visage de ces villes de l'intérieur.
En 1974 Senghor ouvrit les vannes avec l'acceptation et la création du Pds par le Professeur et Avocat Me Abdoulaye Wade qu'il affronta et gagna à l'élection présidentielle de 1978 .
Le Président Senghor partit et legua le pouvoir au Président Abdou Diouf
Un fonctionnaire chevronné et achevé dans la culture administrative ; ancien Gouverneur et Premier ministre qui a su conserver les acquis de son prédécesseur en inaugurant le multi partisme intégral .
Ainsi débuta la démocratie politique par l’apparition d’autres formations telles que la Ldmpt ,le Pit , And jef le Pai etc…..l’émancipation des mentalités et l’apparition des cadres politiques n’ont pas facilité la tâche au Président Abdou Diouf qui tant bien que mal par des fortunes diverses à bien géré les acquis de son prédécesseur en renforçant la solidité de l’administration .
En 2000 il reconnut sa défaite et félicita le vainqueur Me Abdoulaye Wade élu Président de la République. Contrairement à Senghor et Diouf , Me Wade est un libéral pur produit du secteur privé et pas assez outillé de la doctrine administrative. Ce fut le début de la déliquescence et de la desarticulation des piliers de l'administration par l'agencialisation de l'etat créant ainsi une administration bis .
Son fils putatif Macky Sall prit le relai en 2012 avec son fameux PSE objet de toutes les dérives , de malversations et de surfacturations des différentes réalisations à son actif .
L'acte 3 de la décentralisation avec la communalisation universelle qui fait passer toutes les communautés rurales en communes de plein exercice est aussi à son actif.
Comme son prédécesseur il n'a connu l'administration comme donneur d'ordre et n'a pas eu le temps de s'imprégner des véritables fondamentaux du Mammouth qu'est l'administration. Des nominations à des postes hautement stratégiques basées sur le copinage et le Nedo ko.bandoum sans contrôle ni sanctions .
Au total l'un comme l'autre , les libéraux nous ont servi un triste souvenir d'une gouvernance chaotique sans faire référence aux exigences d' une administration moderne. La relation dialectique qui devait servir de cordon ombilical pour tirer les différentes actions des différentes structures ministérielles était coupée en laissant la place au pilotage à vue.
Voilà pourquoi les derniers jours de la gouvernance libérale de Macky a fait souffrir les sénégalais car les exigences de l'administration étaient foulées du pied la meilleure illustration a été le jugement rendu par le juge Sabassy Faye qui a été le libérateur du peuple Sénégalais pour avoir rendu à Ousmane Sonko ses droits civiques en lui permettant ainsi d'être électeur.
Je suis en droit aujourd'hui d'espérer des lendemains meilleurs avec deux énarques au sommet de l'état son Excellence Bassirou Diomaye Faye Président de la République et Ousmane Sonko Premier ministre pour un retour aux principes fondamentaux d'une administration forte distante des chapelles politiques et mus uniquement aux intérêts du peuple sénégalais étant entendu qu'ils seront eux aussi surveillés avec de la prunelle aux yeux de tous les sénégalais
Abdou karim sakho
Expert. Urbaniste
MBA en Management Stratégique
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