Transhumance et patriotisme au Sénégal ! Faut-il laisser mourir ses bœufs ?
Mes bien chers compatriotes
Refusant la massification de leur parti comme s’il y avait un gâteau à partager, par goinfrerie peut-être, Les membres du parti au pouvoir souvent et aussi leurs antagonistes quelquefois, pour colorer le décors et jeter des flèches sans doute ; font beaucoup de tapage en inondant la presse d’articles et contributions contre la transhumance. Tapage à abasourdir et apeurer mon ami Ardo, éleveur itinérant qui est venu tout irriter s’en ouvrir à moi. On me rapporte dit-il que le parti au pouvoir et bien d’autres gens de l’opposition fustigent et veulent interdire la transhumance.
Faudrait-il continue t-il que je laisse mon troupeau mourir ? Si je me déplace avec lui c’est pour son mieux être. Et de quelque endroit où il ya du pâturage j’irai au péril de traverser l’enfer pourvu que je sauve mon troupeau que je travaille pour lui. Par Rhôk Sène le dieu des Sérères continue-t-il, si les membres du parti présidentiel et les autres veulent interdire notre repositionnement, nous les sanctionnerons prochainement aux élections. J’eus beau essayer de faire comprendre à Ardo que la transhumance politique est différente de celle des animaux et de leurs bergers.
Je lui parlais de l’alpage de la migration du manque d’idéal et autre similitudes avec force et multiple mots, mais Ardo mordicus soutenait que c’était la même chose. Dans la transhumance politique que vous me racontez dit-il, le berger serait simplement le chef de parti et le troupeau serait ces partisans qui sont bien évidemment une tranche du peuple. Comme le chef de parti s’engage en politique pour servir son peuple et travailler pour son développement et sa sécurité. Qu’est ce que serait le courage de rejoindre celui que le peuple a préféré sur l’heure pour collaborer avec lui dans l’intérêt de son pays sinon que du patriotisme.
Je me rendis à la vision simplette de l’argumentaire que me distillait Ardo. Il venait de dire la messe ; d’autant plus que dans nos pays négro-africains les doctrines politiques sont que slogans sans aucune âme. Une telle qui se dit libérale protège des industries et tue la libre concurrence; une autre soi-disant socialiste ou communiste nantit toutes les chapelles.
Sans compter celle qui confisque la saine protestation et le mécontentement populaire sous le nom de société civile pour, sitôt connue, peut-être estimée faire de la méprisable politique au grand désarroi et détriment du peuple dont abjectement elle s’est servie. Que sais-je ? Vouloir les agencer serait un véritable imbroglio. Mes bien chers compatriotes, inventons nous une doctrine et une philosophie à la mesure de nos aspirations. Tous ensemble, travaillons et regardons vers la seule direction qui nous fait accéder au développement en passant par l’égalité, afin de changer de vie.
Patriotiquement vôtre
Papa Amadou NDIAYE
Changer de vie 2