Tirs groupés contre Amadou BA dans les rangs de Benno :Actes isolés ou reflet de grognes profondes?
Depuis la désignation du premier ministre Amadou Ba comme candidat de Benno Bokk Yaakaar à l’élection prochaine en 2024, des contestations sont émises ouvertement dans les rangs de la majorité présidentielle.
La dernière sortie en date de l’ambassadeur du Sénégal à l’Unesco, Souleymane Jules Diop et celle de l’ancien Dg de la Poste et ancien ministre de l’environnement Abdoulaye Bibi Baldé à travers une lettre ouverte en disent long et suscitent des inquiétudes. Plusieurs départs dans les rangs du parti présidentiel sont enregistrés pour ne citer que Mame Boye Diao, Aly Ngouille Ndiaye et Mouhamed Boun Abdallah Dionne. Le candidat de Benno est reproché de ne pas parler à ses camarades et de faire les choses avec des équipes parallèles au détriment de l’appareil de l’Apr.
Lorsque Baldé écrit « le Pm candidat Amadou Ba n’assure pas et ne rassure pas », est-ce une raison de penser que le mal est plus profond au point d’attaquer le choix de Macky Sall de manière virulente et inattendue? Ou bien c’est juste pour faire monter les enchères que certains se comportent de la sorte pour dire tout haut ce que les autres disent tout bas?
Pour certains observateurs, l’impression que cela donne est que ce ne sont pas des contestations isolées mais cela révèle plutôt d’une certaine profondeur de la plaie lorsque l’on sait que la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar avait laissé libre cour à son chef pour choisir le candidat idéal.
D’autres qui parlent de cavale diront qu’avec ces actes « sournois », les choses vont au-delà d’actes isolés de la part des partisans du « Macky », car ces contestations du choix du
Président à presque trois mois des joutes prochaines prouvent que l’on ne craint plus chef.
Dans tous les cas, le candidat Amadou Ba gagnerait beaucoup à tout faire pour mettre les atouts de son côté et se faire accepter. Il n y a que cela qui pourrait renverser la tendance actuelle. Et pourtant, l’homme était dans la place dès les premières heures de l’Apr et a toujours bénéficié de la confiance de son patron même s’il faisait sa politique dans la discrétion.
D’autres diront même que l’homme n’a jamais pêché à ce niveau mais, risqueront surtout de parler de sa fidélité envers son mentor malgré les attaques et autres invectives qu’il a dû essuyer par le passé et qui continuent encore.
Mais c’est compréhensible, car de nos jours, il n y a plus de discipline de parti, presque plus d’idéologies fondamentalement dans la plupart des formations politiques. Pour la plupart, ce sont des gens qui sont là pour des objectifs précis et surtout animés par des intérêts crypto-personnels. Très rares sont ceux qui ont connu une école du parti où l’on formait les militants comme cela se faisait avant, à l’image du parti socialiste sous Senghor et Diouf. De plus, il est connu de tous que dans une association, les personnes délaissées ou qui ne se sentent pas considérées ou en sécurité, pour ne pas se faire oublier, font toujours des sorties pour dénoncer. D’où, la fâcheuse manie de « s’attaquer à la personne célèbre pour être célèbre » pour se positionner.
Mais ce qu’il faut savoir, c’est que lorsque l’on conteste Amadou Ba, on défie en même temps Macky Sall. C’est pourquoi, il est grand temps pour le « big boss » de jouer le jeu du rapprochement des militants en fédérant sa famille s’il ne veut pas d’une mauvaise surprise.
Déjà que circulent des rumeurs d’un probable report de la présidentielle prochaine avec l’argument que personne n’est prête et qu’il reste beaucoup de choses à faire.
Le débat est agité depuis la sortie qualifiée de courageuse du candidat à la candidature, Boubacar Camara. S’agirait-il d’un arbuste qui cacherait une immense forêt, l’avenir nous édifiera.
Aly SALEH