Survie de l’Apr: S’unir pour se réinventer ou disparaître (Par Aly Saleh)
Au Sénégal, c’est une nouvelle page qui s’ouvre après la victoire de Bassirou Diomaye Faye à l’élection présidentielle du 24 mars 2024. Mais, au moment où le président élu travaille sur la formation d’un nouveau gouvernement qui va se pencher sur les priorités de l’heure à savoir la lutte contre la corruption, la réforme des institutions, la lutte contre la cherté de vie, ou encore la réconciliation des sénégalais, le parti de la majorité déchu, l’Apr, doit, de son côté, travailler pour sa survie afin d’éviter de disparaître et de rester dans l’oubli.
Après la débâcle au dernier scrutin présidentiel, les partisans de Macky Sall gagneraient à se remettre au travail et se réinventer pour rester dans l’échiquier politique.
La chute de l’ancien parti au pouvoir, il faut le reconnaître, est liée à plusieurs facteurs, entre autres, les relations tendues entre Macky Sall et son candidat Amadou Ba, le manque d’implication de tous les membres du parti,… Il n’y a aucun doute là-dessus, Amadou Ba n’a pas bénéficié du soutien de ses camarades . A la limite, il a été combattu au sein de l’Apr. Là où les alliés des autres partis se battaient pour convaincre les électeurs, le candidat de Benno Bokk Yaakaar, lui, recevait des crocs-en-jambe de la part de hauts responsables du « Macky » qui ne passaient leur temps qu’à le dénigrer pour réduire ses chances de devenir le 5ème président du Sénégal.
Aujourd’hui Amadou Ba, avec son apport personnel, pèse plus de 32% sur la balance de la légitimité, l’avenir politique de l’Apr est lié à son nom. Pour éviter de sombrer dans l’oubli, les « apéristes » ont l’obligation de se réconcilier avec eux-mêmes, ne serait-ce que pour leur survie dans l’arène politique.
Les stigmats de la déchirure du parti de la majorité après le choix porté sur le candidat Amadou Ba sont encore visibles. Reste à savoir si Macky Sall va lui confier les rênes du parti.
Avec le nouveau régime, la dissolution de l’Assemblée nationale est inévitable, c’est pourquoi les prochaines échéances électorales seront à coup sûr, décisives pour tous. Vu les enjeux, il faudra donc se préparer à une bataille qui sera rude pour tous les protagonistes.
Et n’oublions pas que malgré tout ce qu’il a traversé comme difficultés, Amadou Ba à lui seul, est arrivé deuxième avec un pourcentage jamais obtenu avant par un candidat au premier tour. Donc même si demain, il décidait de quitter l’Apr, il pourra se projeter sur son avenir politique avec sa propre formation. Et en ce moment, le parti Alliance pour la République risquera de ne plus pouvoir prétendre à revenir au pourvoir parce qu’il sera gagné par le syndrome du Parti socialiste ou encore de l’Alliance des forces du progrès.
Aly Saleh journaliste/Chroniqueur