Stratégie Nationale de Developpement 2025-2029: Le projet de Pastef ou le «rewriting» du PSE
Le référentiel économique du nouveau gouvernement du Sénégal attendu depuis 6 mois sera bientôt présenté au grand public. La date du 7 octobre est annoncée pour la présentation dudit document de 126 pages dont l’intitulé est ainsi formulé : « Vision Sénégal 2050 – Stratégie nationale de Développement 2025-2029 ».
Cette vision qui ambitionne de bâtir à l’horizon 2050, « un Sénégal Souverain, Juste et Prospère » pour une transformation systémique basée sur un développement endogène, tiré par les ressources et potentialités des terroirs sénégalais, est-elle un pis-aller, un palliatif ou encore une solution par défaut pour le nouveau gouvernement? Un questionnement à ce niveau s’impose dans la mesure où le contenu du nouveau référentiel semble être un rewriting (réécriture) du Plan Sénégal Emergent (PSE), document de référence économique du régime sortant.
La probité de cette analyse est à trouver dans le cadre stratégique du nouveau référentiel qui s’articule autour de 4 axes prioritaires : économie compétitive, capital humain de qualité et équité sociale, aménagement et engagement durables, et bonne gouvernance. Ce sont ces mêmes axes qui ont été priorisés dans le PSE du Président Macky Sall. Sur ce PSE qui a été structuré en 2014 autour de 3 axes stratégiques, englobant un portefeuille de projets, programmes et réformes dont 27 projets et 17 réformes phares, la vision a été orientée sur la transformation structurelle de l’économie et la croissance, le renforcement du capital humain, la protection sociale et le développement durable ainsi que la bonne gouvernance, la paix et la sécurité.
Apres une lecture comparée des deux programmes de developpement, il est probant de conclure sur une note de continuité. Les gouvernants actuels semblent surfés sur la dynamique de developpement héritée de leurs prédécesseurs même si un tableau sombre du pays a été peint dans le référentiel portant le programme de developpement du nouveau Président, Bassirou Diomaye Faye. Dans ce document, il est indiqué qu’une analyse de la situation sociale du Sénégal fait ressortir des difficultés persistantes relatives à un système éducatif ne répondant pas suffisamment aux besoins du marché du travail, des insuffisances dans la gouvernance du système de protection sociale, de la déperdition des ressources publiques liée à la faiblesse du système d’Information et de Gestion au niveau des programmes sociaux (Education, Santé, Protection sociale…).
Il a également fait état d’une insuffisance de financement du secteur de la santé, d’une souffrance globale d’un déficit de financement, d’une défaillance de la qualité du capital humain ainsi que des disparités territoriales.
Pour mettre en œuvre leur Plan d’actions Prioritaires dans le cadre de la Stratégie Nationale de Developpement 2025-2029, les nouvelles autorités tablent sur un financement estimé à 18 496,83 milliards de francs FCA dont 12 821,4 milliards provenant des caisses de l’Etat et un apport du secteur privé (Partenariats Public-Privé) pour un montant de 5 675,38 milliards de FCFA.
Ablaye Modou Ndiaye