Situation en Gambie : Jammeh durcit le ton, l’opposition peaufine sa stratégie
La situation en Gambie reste préoccupante après les événements du jeudi 14 avril 2016. Malgré les condamnations de la communauté internationale, le Président Yaya Jammeh n’entend pas fléchir. De retour dans son pays, ce week-end, il a durci le ton contre son opposition dont la plupart des leaders sont en prison.
Parmi les 11 personnes arrêtées à la suite des manifestations pour les réformes électorales, il y a le chef du parti UDP, Ousseynou Darbo. Selon l’opposition, ces personnes arrêtées subissent quotidiennement des tortures dans les prisons. D’ailleurs, les prisonniers n’ont toujours pas été entendus sur procès verbal et n’ont aucun contact avec leurs familles encore moins avec le reste de l’opposition. Face à cette situation, le conseil national de la jeunesse, dont le Président vient de rendre sa démission, une des plus grandes institutions du pays instaurée par Yaya Jammeh et qui englobe l’ensemble des jeunes gambiens, a tenu à se départir du Président en appelant au rassemblement. Ce rassemblement s’est tenue à la place de West Field à Serekunda. Les jeunes qui sont sortis n’ombreux ont été encerclés par les militaires armées. En plus, l’opposition qui va se réunir dans les 24 heures va peaufiner sa stratégie pour répondre à Yaya Jameh et cette réponse sera à la hauteur des actes que leur fait subir le Président dictateur.
Déjà, la communauté gambienne basée au Sénégal va organiser un grand rassemblement devant l’ambassade de Gambie à Dakar, mercredi, à partir de 17h, et ce même rassemblement sera organisé partout dans le monde où la Gambie a une représentation. Cet après midi, l’ordre des avocats de la Gambie, en compagnie de l’ensemble des membres de l’opposition et de la société civile, était au chevet de la famille de Ousseynou Darbo pour lui présenter leur solidarité. Remerciant la communauté internationale, notamment l’Onu, l’Union européenne et les Etats Unis, mais aussi les défenseurs des droits de l’Homme, l’opposition gambienne dit attendre la réaction de la Cedeao et de l’Union africaine (Ua) avant que le pays ne bascule dans un chaos qui risque de bloquer définitivement le pays et la sous région.
Pour rappel, c’est en réclamant pacifiquement la tenue de ces réformes en vue de la Présidentielle de décembre que les militaires ont réprimé les manifestants, tuant trois personnes. En effet, Solo Sendeng, le leader du parti Udp, Nogay Ndiaye et Elhadji Cissé ont été tués suite à ladite manifestation.