Serigne Moustapha Cissé, Khalife général de Pire : « Abdou Diouf n’a pas été sincère dans ses écrits»
«Face à Diouf, je lui dirais : ‘’Tu m’as amèrement surpris. Je sais beaucoup de choses. Mais je ne vais jamais en parler. Tu as révélé des choses qu’il ne fallait pas dire’’, a confié le khalife général de Pire qui n’approuve pas les révélations faites par Abdou Diouf dans son mémoire publié récemment en France.
Ancien compagnon de Senghor, ayant vu le président Diouf gravir les échelons avant d’arriver au sommet de l’Etat, il dément certains propos relatés dans l’ouvrage. «Il y a des choses qu’il a dites qui ne sont pas vraies. Lors d’une visite en Libye, j’étais de la délégation avec Abdou Diouf et deux autres officiels Sénégalais. Lorsqu’il nous a reçus, Khadafi nous a dit qu’il a appris qu’au Sénégal, pays dirigé par un catholique, 95% de la population étaient des musulmans. Et que la majorité était pauvre et constituée d’éboueurs. Il nous a dit qu’il voulait venir apporter son soutien aux populations.
J’avais demandé à Abdou Diouf de me laisser répondre au guide libyen. J’ai ainsi informé Khadafi que c’est vrai que la majorité de la population sénégalaise était musulmane, que le président était de confession chrétienne. Mais que la situation n’était pas aussi critique qu’on le lui avait décrite. Et qu’il avait reçu de fausses informations. Cependant, dans son livre, Abdou Diouf, ne m’a pas cité. Il a dit que ce sont les deux autres qui nous accompagnaient qui ont répondu au guide libyen. Tel n’est pas le cas. Cela me dépasse. Il n’a pas été sincère dans ses écrits».
Pour le diplomate, la parution du mémoire de Diouf à la veille du Sommet de la francophonie consacrant son départ de la tête de l’Oif est mal tombée. «Je ne m’explique pas pourquoi, après tout ce temps, il attend la veille du somment pour publier son mémoire. Lorsque j’ai eu vent de cet ouvrage, je me suis dit qu’il ne devait pas publier ce mémoire. Je pense même qu’il doit être en train de regretter d’avoir publié ce livre.
Il devait laisser organiser le sommet normalement afin que des hommages soient rendus à Me Abdoulaye Wade et lui. Il a mis du sable dans la machine du sommet. ‘’xajamal na sommet bi’’. On lui reconnaissait son intelligence, son calme, son silence. C’est tout cela qu’on retenait de sa personnalité. Sortir ce mémoire avant le sommet a entrainé beaucoup de dégâts», regrette l’ancien diplomate, par ailleurs Khalife général de Pire.
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