Sénégal – Côte d’Ivoire c’est maintenant, pas en finale (Par Abdoulaye SECK)

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L’arithmétique est finalement ivorienne, notre hôte est qualifié pour les huitièmes de finale et va rencontrer les lions de la Téranga.

Le lourd et inattendu score entre la Côte d’Ivoire et la Guinée Équatoriale (0 -4) avait presque conduit à une séparation de corps entre l’équipe ivorenne et ses supporters. D’aucuns parlaient d’humiliation dans leur espace géographique et insistaient sur la nécessité et l’urgence de jeter les bases d’un renouveau du football ivorien. En réalité, il y avait, faut-il le dire, une évaluation ex-ante très négative de la prestation ivorienne dans cette CAN.
Hier, suite au résultat entre le Maroc et la Zambie, le décret divin de poursuite de l’aventure ivorienne est tombée au grand bonheur de tout un peuple.
Un nouveau décor s’est, alors, invité avec une panoplie d’équations difficiles qui triturent les méninges. Et je pense qu’offrir, de prime abord, une réflexion achevée et définitive n’est certainement pas à recommander. En clair, il nous faut faire preuve de tenue et de retenue par une relecture permanente de nos certitudes.
La pression sera, en toute logique, dans les deux camps:
-La Côte d’Ivoire cherche à se réconcilier avec son pays en emblissant son image footbalistique à travers cette rencontre et à montrer qu’elle a les arguments pour aller de l’avant;
-Le Sénégal qui est champion en titre, a fait un parcours remarquable durant la premiere séquence et fait rêver tout un peuple pour une seconde étoile.
La Cote d’Ivoire joue à domicile, donc bénéficie d’une rente de situation. Mais n’oublions jamais que l’histoire dans cette compétition continentale montre qu’un pays organisateur peine toujours à la transformation de sa rente situationnelle en succès. En effet, de 2000 à maintenant, seuls deux pays organisateurs ont soulevé le trophée : la Tunisie en 2004 et l’Égypte en 2006. Par ailleurs, l’introduction de la VAR a renforcé la crédibilité de l’arbitrage et le courage des arbitres. Donc on peut difficilement convoquer une partialité arbitrale.
Je me dois, aussi, de souligner que les professionnels présents dans cette CAN ont une experience avérée en ce qui concerne des matchs joués à l’extérieur.
Fort de tout cela, l’équipe sénégalaise doit respecter la Cote d’Ivoire, préparer minutieusement cette rencontre, comme à l’accoutumeé, car « le diable est dans les details « . En outre, elle doit faire la socialisation suivante: un public peut aider mais ne peut jamais gagner un match surtout dans le haut niveau.
Au demeurant, l’équipe victorieuse de ce derby est celle qui va considérer, entre autres, les éléments suivants:

1) récupération physique de l’équipe pour garantir une fraicheur, prérequis pour éviter des déchets dans le jeu, un manque de réactivité et un mauvais portage tactique;
2) refus d’une domination territorriale, dès le début, ou d’être cueilli à froid;
3)meilleur rendement défensif de ses attaquants et éviter des fautes inutiles susceptibles d’être transformées;
5)maintien durant toute la partie d’un pressing, rétrécissement constant de l’aire si on n’est pas en possession du cuir et bonnes relances en cas de récupération. Savoir créer des rideaux défensifs dans les divers compartiments du jeu pour des essuie-glaces fonctionnelles durant toute la partie;
6) préparation mentale qui pourrait même aller jusqu’à envisager des tirs aux buts. On gagne si on s’attend à tout surtout dans cette CAN des surprises et des incertitudes;
7) discipline tactique, solidarité, humilité, efficacité et efficience dans le jeu, optimisme calibré par l’excellence;
8) dispositif tactique fortement inspiré et dicté par son identité et une analyse microcoscopique de son adversaire. Une formule « prêt à porter » ne marche jamais dans un tel exercice, il faut innover en consolidant ses acquis, en atomisant ses insuffisances et en biaisant la lecture de son vis-à-vis.
A l’évidence, il va s’agir d’un match de foot et le sport doit densifier notre amour et respect du prochain. Donc ivoriens, sénégalais et sportifs de tout bord doivent préparer cette fête, lui donner un éclat sportif et fraternel, « c’est nous dans nous ».
Après ce dernier post, je reprends mon vrai statut, celui d’un supporter silencieux et attentif aux propos de ceux qui savent.
Sportivement.


Papa Abdoulaye Seck

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