Sen de l’APR: Les républicains dénoncent la loi d’interprétation et appellent à la mobilisation contre les «dérives du régime»

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 Le Secrétariat Exécutif National (SEN) de l’Alliance Pour la République (APR) s’est réuni, ce jeudi, pour examiner la situation politique nationale. À l’issue de cette rencontre, une déclaration a été publiée, marquant une prise de position ferme contre la loi d’interprétation de l’amnistie récemment initiée par le gouvernement.

Dans un communiqué au ton particulièrement incisif, l’APR dénonce la loi interpretative de la loi d’amnistie qu’elle qualifie de « scélérate, tendancieuse et politicienne ». L’ancien parti au pouvoir estime que ce texte de loi vise à « diviser les Sénégalais » et à « fragiliser la réconciliation nationale » obtenue grâce à l’amnistie adoptée sous le mandat du président Macky Sall. Le parti du président sortant se dit fier de cet héritage de dialogue et de pardon, qui aurait permis le retour de la paix sociale et politique après des mois de tensions.

 Une condamnation des accusations portées contre l’ancien régime

Le SEN est également revenu sur les récentes déclarations du ministre et porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Njek SARRE qui a affirmé que « Mouhamadou Moustapha Ba avait avoué un maquillage des chiffres avant d’être tué ». Des propos jugés « graves et irresponsables » par l’APR, qui demande l’audition immédiate de M. SARRE par le Procureur de la République.

Le parti de l’ex-Président  considère que ces accusations sont une tentative de criminaliser l’ancien pouvoir et de jeter l’opprobre sur la gestion de Macky Sall.

 Soutien aux Forces de Défense et de Sécurité

L’APR a également tenu à défendre les Forces de Défense et de Sécurité (FDS), accusées par certaines franges de l’opposition d’exactions lors des événements ayant secoué le pays, ces dernières années. Le SEN rappelle que ces forces « ont agi dans le strict respect des principes républicains de légalité, de nécessité et de proportionnalité », face à ce qu’il qualifie de « velléités insurrectionnelles ».

Appel à la mobilisation pour la libération des détenus

Face à cette situation, le SEN de l’APR appelle ses militants et sympathisants à « une mobilisation nationale pacifique le 2 avril devant l’Assemblée nationale », pour s’opposer à la loi d’interprétation de l’amnistie et aux « dérives dictatoriales du régime actuel ». Le parti exige également la libération des détenus politiques, citant, notamment, Farba Ngom, Lat Diop et Abdoulaye Ndiaye, qu’il considère comme des « otages d’un régime en quête de revanche ».

Dans le cadre de cette mobilisation, des visites sont prévues auprès des familles religieuses afin de « les sensibiliser sur la gravité de la situation politique actuelle du pays ».

 Réorganisation du parti et perspectives

Sur le plan interne, l’APR annonce une réorganisation en vue des prochaines échéances politiques, avec la mise en place d’un nouveau Conseil National et l’intégration de nouveaux membres au Secrétariat Exécutif National. Le parti réaffirme également son engagement au sein du Front pour la Défense de la République (FDR) et envisage d’élargir sa coalition pour les « batailles politiques à venir ».

 Un climat politique tendu

Cette déclaration intervient dans un climat politique particulièrement tendu, où le parti de l’ex-président Macky Sall tente de se repositionner face à un pouvoir qu’il accuse de vouloir l’affaiblir. La bataille autour de la loi d’interprétation de l’amnistie illustre la profonde fracture entre l’actuel régime et l’opposition, qui semble déterminée à contester toute tentative de remise en cause des acquis de la précédente gouvernance.

L’APR parviendra-t-elle à mobiliser suffisamment pour faire reculer le gouvernement ?

L’avenir politique du Sénégal reste incertain, et les semaines à venir seront déterminantes pour l’équilibre du pays.

 Babou Biram Faye

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