Scandale des passeports diplomatiquess (Par Aliou SOW)
Si les faits sont avérés, on doit se demander si, comme à l’accoutumée, ce député a bénéficié de la formation des parlementaires en début de législature sur les missions, rôles et responsabilités du député. Si c’était le cas, soit les formateurs n’étaient pas à la hauteur ou leur appréciation sur sa copie après l’évaluation est LEÇON NON SUE.
Quel est le nom de cette performance qui consiste à passer si allègrement de représentant du peuple à bourreau du peuple à travers un business aussi infamant alors que l’Etat et son démembrement (le conseil départemental) vous a affecté deux véhicules 4*4, fait gagner officiellement (dessous-de-table non pris en compte) presque 3 millions de francs CFA (1.300.000 F CFA d’indemnités parlementaires, 1.250.000 F CFA d’indemnités de PCD et deux dotations mensuelles de carburant par l’Assemblee nationale et le conseil départemental) en plus de multiples avantages en nature, en espèces, en protection, et diverses facilités, etc.?
Si ce Monsieur est l’auteur des faits qui lui sont reprochés, comment doit-il se comporter en matière de gestion budgétaire au niveau de son conseil départemental dont il est l’ordonnateur et au sein des structures étatiques où il exerce de droit les fonctions de PCA?
Comment peut-on, dans un État de droit, opérer si illégalement et immoralement à visage aussi découvert en narguant même ses « clientes »?
Est-ce la conséquence d’une garantie d’impunité et de protection en toutes circonstances ?
S’agit-il de la manifestation d’un excès de confiance en ses gris gris ou simplement de l’ignorance?
Un élu du peuple n’a pas le droit d’ignorer aussi gravement les grandes capacités de l’Etat de démêler l’écheveau dans de pareils montages en matière de gangstérisme.
D’ailleurs, on doit s’interroger sur le rôle et la responsabilité de certaines autorités étatiques (complicité, omissions, négligences, etc.) dans la commission de telles forfaitures si les faits sont avérés.
J’ai été deux fois député, mais mes voyages et tous les documents y relatifs étaient directement gérés par le service du protocole de l’Assemblee nationale.
Comment un député peut-il « se marier »et trouver un passeport diplomatique pour sa « nouvelle dulcinée » sans passer par ce respectable service?
Comment les services du Ministère des Affaires étrangères peuvent-ils instruire de tels dossiers sans l’implication des services compétents de l’Assemblee nationale?
Maintenant, parlons d’une des causes très complexes qui facilite ce genre de bordel qui ne doit surprendre personne.
De Senghor à Wade, pour un député, une seule épouse pouvait bénéficier d’un passeport diplomatique. C’est vrai que dans un pays où la polygamie est légale, le député polygame se retrouve naturellement dans une situation très difficile pour choisir injustement sa bénéficiaire, sa préférée.
Avec le nouveau régime, toutes les épouses de « l’honorable » (2, 3, 4) ont désormais droit au passeport diplomatique.
Si le bonhomme a une seule épouse comme moi, imaginons qu’il soit tenté par le diable ou la cupidité humaine des voraces qui veulent bien se remplir à satiété la panse et les poches, il peut se « marier » encore avec une 2e, une 3e et une 4e, puis divorcer autant de fois s’il le souhaite ou si le business l’exige et se remarier encore et encore et juridiquement il rend éligibles à nos beaux passeports diplomatiques de couleur noire avec leurs dorures à toutes les fausses élues de son harem.
Que faire maintenant ?
Les scandales et les crises doivent engendrer des sanctions et des réformes.
Aux gouvernants de prendre leurs responsabilités pour redorer le blason du Sénégal.
Bonne journée.
Prof. Aliou SOW
Président du MPD Liggeey