Rencontre des chefs traditionnels à Diakhao: Vers la mise en place d’une fédération nationale
Diakhao: Dans les coulisses du festival des arts et de la culture de Fatick, s’est tenue à Diakhao, une importante rencontre des chefs traditionnels avec en ligne de mire, la mise en place d’une fédération nationale.
Un jour mémorable au Sénégal, à l’initiative du Bour Sine, « Made A Sining Niokhobaye Diouf » de Diakhao et qui a été intégrée dans le programme général du festival des arts et de la culture. La rencontre a été clôturée par le Ministre de la culture et du patrimoine, Mr Aliou Sow. Ce, après que ces tenants des pouvoirs traditionnels de partager des réflexions profondes et significatives sur les moyens de renforcer l’unité nationale, la cohésion sociale et la paix au Sénégal. L’objectif visé de mettre en place une fédération nationale des chefs traditionnels.
A cette rencontre, hormis la famille royale de Diakhao, il faut noter la présence du Bour Saloum, du porte-parole de la famille de Lat Dior Ngoné Latyr Diop, l’envoyé du roi d’Oussouye accompagné de la reine de Bignona, l’Almamy et le Bour Guédé des « Haal Pulaars » et président national des « Sasalbés » (famille Sall qui avait intronisé Macky Sall), entre autres. Il y avait également, la présence d’une délégation de l’association des chefs de village du Sénégal conduite par le président national, Mamadou Digue Faye. Les populations sont aussi venues en masse célébrer cette heureuse initiative en droite ligne de la recommandation de l’UNESCO du 15 Novembre 1989, qui reconnaît que : « la culture traditionnelle et populaire, en tant qu’expression culturelle, doit être sauvegardée par et pour le groupe (familial, professionnel, national, régional, religieux, ethnique, etc) dont elle exprime l’identité ».
Oumar Badiane, le Directeur du patrimoine culturel au Ministère de la culture, nous a indiqué que, « cette rencontre des Chefs traditionnels à Diakhao est un moyen de consolidation de la nation sénégalaise. Une œuvre d’ailleurs qu’il convient de pérenniser en permanence et c’est bien cela qui a motivé fondamentalement l’initiative des chefs traditionnels qui sont bien l’émanation des chefferies car, les autorités ministérielles, à chaque fois qu’elles se déplacent dans les régions, ont souvent entendu ces chefs traditionnels se prononcer ou certains représentants du commandement territorial sentent souvent le besoin de les faire intervenir sur certaines questions. Pour dire qu’au Sénégal, on ne peut plus faire fi de leur importance dans le pays. Ce qui a motivé cette idée d’organiser leur participation au développement de la nation, leur implication à la régulation de ce brassage culturel qui fait la grande nation que nous sommes ».
Le maire de Diakhao, Thierno Sylla, après avoir souhaité la bienvenue à ses hôtes, s’est réjoui de la contribution des populations locales, qui, à travers leur engagement ont donné sens aux activités par un accueil chaleureux des hôtes qui ont tous convergé vers la région de Fatick, devenue, le temps du festival, la capitale nationale de la culture. Thierno Sylla ne doute pas, « que c’est par la culture que nous résisterons aux dérives de la mondialisation, pour apporter un supplément d’âme à la civilisation universelle que prônait le Président poète Léopold Sédar Senghor. Nous avons conscience que l’État accorde une haute importance au Fesnac, facteur de cohésion sociale et nous adhérons à cette option, en constatant que les jeunes hommes et femmes du Sénégal et de l’Afrique ont le cœur en joie et sont en fête, en communion, les bras ouverts et remplis de la moisson de la fraternité ».
Dans son discours, le roi Massinig Niokhobaye Diouf a d’abord remercié les populations du Sine pour la confiance en lui placée par les populations de Diakhao et environs. Mais, particulièrement les dignitaires coutumiers qui l’ont intronisé à la tête de la chefferie de Diakhao, dernière capitale du Sine ». Il s’est félicité de la présence des autres dignitaires venus d’horizons divers, du Sine, du Saloum, du Fouta et de la Casamance pour contribuer à cette concertation des tenants des pouvoirs traditionnels. Et, ceci dans le cadre des activités du Festival national des Arts et cultures, mais qui obéit aussi à un agenda particulier. A savoir la nécessité aujourd’hui de tenir compte de tout le potentiel administratif national, mais strictement administratif de la gouvernance politique de l’Etat, et aussi en tenant compte des institutions traditionnelles qui ont toujours animé la vie des communautés sénégalaises depuis plusieurs siècles
Ainsi, le choix de Diakhao a été symboliquement fort a fait savoir le Ministre de la culture et du patrimoine, Dr Aliou Sow a qui il a été remis la déclaration dite de Diakhao. Il souhaite que, « ces chefferies puissent survivre et pouvoir justifier l’émanation d’une volonté populaire qui les obéit, qui les écoute. Ce qui nécessiterait qu’on essaie de trouver des voies et moyens pour les mettre en fédération ». Selon Dr Aliou Sow, « il s’agit dans un premier temps, de créer un réseau de chefferie traditionnelle afin de leur permettre de s’exprimer ensemble sur leurs besoins, leurs préoccupations, leurs suggestions quant à la bonne marche du pays sur les questions majeures et leurs propositions de participation, au renforcement des moyens de la cohésion sociale ». Le Ministre s’est ensuite rendu au musée de Diakhao et rencontrer les Saltigués qui avaient programmé le « Khoye ». Mais l’heure tardive à laquelle est arrivée la délégation ministérielle à Diakhao a obligé les organisateurs à écourter les programmes qui avaient été prévus.
Mohamadou Sagne