Putsch en Gambie/ Ibrahima Chongan, ancien commandant de gendarmerie avant 1994 : «Ce qui se passe en Gambie n‘est pas du tout clair».
Ibrahima Thiongane est ancien commandant de gendarmerie et vit à Londres depuis 1997, et il est devenu avocat, inscrit au barreau de Londres. Il fait partie de cette diaspora gambienne qui oeuvre pour un retour de son pays dans le concert des pays qui respectent les droits de l’homme. Il a été le seul à résister au coup d’état de 1994, fomenté par Yayah Jammeh. Il fut emprisonné trois années à Banjul et s’est exilé par la suite.
Pour Ibrahima Chongan, ce qui se passe en Gambie depuis ce lundi matin n’est pas clair. Pour lui, il est insensé que des autorités d’un pays où il est censé s’être passé une fusillade, des tirs et des émeutes avec semble-t-il des morts, ne prennent pas la parole pour expliquer aux populations ce qui s’est passé. et le fait que le gouvernement soit invisible n’est pas un signe clair, suffisamment probant de la véracité de ce qu’avance le pouvoir en place. Les gambiens ont l’habitude de ce genre de scénarii où tous les deux ans, Yayah Jammeh parle de coup d’état et fait liquider des opposants. L’insécurité en Gambie est l’affaire de toute la sous-région, selon Ibrahima Chongan, et les états voisins sont concernés par ce qui se passe en Gambie, donc la solution doit être sous-régionale.
En tous cas, ce n’est pas clair pour cet avocat Gambien qui pense que Yayah Jammeh est acculé par les grandes nations et reçoit de moins en moins d’aide, et ne peut se permettre d’éliminer des opposants, si ce n’est sous couvert de tentative de coups d’état avortés. Il appelle à demeurer prudent dans les analyses que cette situation trouble impose…