Pour la soeur d’Ali Bongo, c’est Jean Ping qui a remporté l’élection
Les résultats définitifs de l’élection présidentielle gabonaise devraient être connus le 30 août.
Samedi 27 août, le Gabon votait pour élire son président et peut-être tourner la page de la dynastie Bongo, accrochée au pouvoir depuis 1967 avec d’abord Omar Bongo, le père, puis Ali le fils, élu de manière contestée en 2009. Face à Ali Bongo, qui se représentait, s’avançait Jean Ping, ancien ministre d’Omar Bongo, et aujourd’hui leader de l’opposition gabonaise.
«Bongo, comme d’autres dictateurs en Afrique, semblait peut-être indétrônable. Mais pour la première fois, il y a une conjonction d’éléments favorables à l’opposition. Jean Ping bénéficie désormais du soutien d’une partie du système, en rupture de ban avec Ali Bongo. Du coup, l’alternance ne fait plus peur», confie à Libération Régis Marzin, chercheur spécialisé sur les élections en Afrique.
Jean Ping a même devancé l’annonce officielle des résultats en déclarantlors d’une conférence de presse tenue dans son quartier général dimanche 27 août: «Je suis l’élu. J’attends que le président sortant m’appelle pour me féliciter». Une annonce qui, plus que basée sur des résultats définitifs a été faite pour mettre la pression sur le camp présidentiel. En face, le staff d’Ali Bongo a appelé à des trucages et des mensonges.
Mais le soutien le plus inattendu pour Jean Ping dans ces heures brûlantes, qui vont s’étirer jusqu’à mardi 30 août dans l’après-midi où la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) devrait annoncer les résultats, vient de la famille Bongo. Hirmana Loïse Sassou Nguesso, la fille d’Omar Bongo et demi-soeur d’Ali, a posté un message sur son compte Facebook dimanche pour encourager le clan Bongo à admettre la victoire de Jean Ping.
Mes frères et mes soeurs partisans du PDG, chacun a eu à faire son choix. Nous avons fait le notre, les partisans du candidat Jean Ping, nos frères, ont fait le leur.
Il est maintenant sans doute que le peuple, dans sa majorité, a fait son choix, il faut faire preuve de réalisme et ne pas forcer ce qui ne peut être forcé.
Ce n’est peut être pas une victoire personnelle mais c’est une victoire encore plus grande, celle de la démocratie. Le peuple s’est mobilisé et lui seul est maître de son destin.
Sortons par la grande porte, évitons les choses de la honte, et rassemblons nous pour reconstruire notre Parti Démocratique Gabonais et construire le Gabon de demain avec le président élu Jean Ping.
Nous voulons la paix, nous ne voulons pas voir le pays brûler, nous ne voulons pas voir le sang de nos frères et soeurs.
Félicitations à Jean Ping, merci à tous les électeurs pour cette mobilisation d’exception, merci au président sortant Ali Bongo Ondimba, merci à tous les gens qui sont restés dans les bureaux afin de s’assurer de la transparence des résultats, merci Seigneur.
Seigneur protège nos frères et soeurs sur place, protège notre pays.
Vive la démocratie, vive le Gabon.
«Félicitations à Jean Ping, merci à tous les électeurs pour cette mobilisation d’exception, merci au président sortant Ali Bongo Ondimba, merci à tous les gens qui sont restés dans les bureaux afin de s’assurer de la transparence des résultats», a-t-elle écrit notamment.
Pas sûr que ce message fasse vraiment sourire Ali Bongo à l’heure où toutes les rumeurs sur les résultats des urnes circulent sur les réseaux sociaux.
Slate Afrique