Pile et face: Mame Boye, le courage en bandoulière (Par Abdoulaye THIAM)
«Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre d’années», dixit le dramaturge et poète français du XVIIème siècle Pierre Corneille (6 juin 1606 – 1 octobre 1684), dans sa tragi-comédie, Le Cid. El Hadji Mamadou Diao dit Mame Boye se verrait bien dans ce célèbre aphorisme. Ancien étudiant de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, -première promotion- où il est sorti avec une maitrise en Science politique en poche, le Candidat de la Coalition Diao2024, a intégré la très prestigieuse école nationale de l’administration sénégalaise (ENA). Il sort comme inspecteur des impôts et domaines
Après un passage remarquable à la Direction générale des impôts et domaines (DGID), il est affecté comme chef de service à Fatick. Cette affectation qui était vue par certains de ses collaborateurs comme une «sanction», va plutôt propulser le plus jeune chef de centre du Sénégal. C’est d’ailleurs à Fatick qu’il va rencontrer l’actuel Président de la République, alors Premier ministre, Macky Sall. Il décide de s’engager en politique et de prendre la carte de l’Alliance pour la République (APR) avant la Présidentielle de 2012.
Une relation presque fraternelle se noue entre les deux hommes. Mame Boye revient à Dakar avec le rang de Directeur des Services fiscaux régionaux, puis Directeur des domaines avant d’atterrir à la Direction de la Caisse des dépôts et de consignation (CDC).
Fidèle parmi les fidèles au Chef de l’Etat, Macky Sall, Mame Boye se fait remarquer par ses capacités de Grand Débatteur. Grand tribun, il sera l’un des rares «cadres» de l’APR à tenir tête à Ousmane Sonko sur les plateaux de télévision. D’où sa cooptation dans le Directoire de campagne du Président Macky Sall lors de l’élection présidentielle de 2019.
Mais, au-delà de la médiatisation de sa personne, il se fera le plus remarqué par son courage politique. Les élections locales en sont une parfaite illustration. Alors que la Coalition Benno Bokk Yaakar avait décidé de jeter son dévolu sur Abdoulaye Bibi Baldé, pour la conservation de la mairie de Kolda, Mame Boye Diao décide de présenter une liste parallèle qui sera d’ailleurs «bénie» par le Chef de l’Etat lui-même. Avec plus de 41 %, il rafle la mise et devient édile de la capitale du Fouladou.
Cette légitimité locale acquise, il continue de tisser sa toile pour atteindre le sommet de la pyramide. Partisan du troisième mandat du Chef de l’Etat voire de la non limitation de mandats en citant toujours en exemple l’Allemagne de Angela Merkel ou de Helmut Kohl, Mame Boye Diao publie un livre intitulé «Le Sénégal qui vient». Un ouvrage de 268 pages où il diagnostique les problèmes auxquels le Sénégal est confronté, notamment la découverte des gisements pétroliers et gaziers dans un contexte de mondialisation et de troubles multiformes, le dérèglement climatique, l’Internet, les cyber-attaques et, la mystérieuse COVID-19 qui a mis l’économie mondiale à genoux et occasionné des morts par centaines…
Un livre qui sert d’ailleurs de programme au candidat Diao. Y avait-il quelque chose de prémonitoire au moment de sa rédaction en perspective de la Présidentielle ? En tout cas, Mame Boye Diao a, comme lors des Locales, encore eu le courage de dire «NON» à un candidat désigné par la coalition Benno. Reste à savoir si les mêmes causes vont produire les mêmes effets. Rendez-vous ce dimanche !