OUTRAGE À AGENT, VIOLENCE ET VOIES DE FAIT La journaliste de la CNN donne sa version

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Poursuivie pour les délits d’outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions, violence et voies de fait, la journaliste de la CNN a donné sa version, hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. À l’en croire, c’est elle-même qui a été violentée par l’agent qui a tiré ses cheveux avant de la pousser vers la sortie.

Le gendarme Khadim Faye et la journaliste de la chaine CNN se sont encore retrouvés, hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar. C’est pour élucider devant les juges les faits d’outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions, violence et voies de fait qui se sont déroulés à l’Aéroport Léopold Sédar Senghor de Dakar. Selon le gendarme, dans la nuit du 23 au 24 mai, vers les coups de 3 heures du matin, la dame Ketura King est venue à l’aéroport accompagnée de son petit ami qui devait voyager sur Lagos.

Après vérification du titre de voyage, le sieur a été autorisé à entrer dans la salle d’embarquement. La dame a suivi son copain alors qu’elle ne détenait aucun titre de voyage.

C’est ainsi que le gendarme lui a sommé à 3 reprises de sortir, en vain. «Pis, elle a commencé à parler et je ne pouvais pas la comprendre parce qu’elle s’exprimait en Anglais et le ton était vraiment très rapide», a dit le gendarme aux juges.

Ce dernier a même fourni l’enregistrement vidéo aux juges afin de voir la vraie version des faits. Cependant, le tribunal a préféré continuer les débats avant de promettre de regarder la vidéo pendant le secret de leur délibéré.

La journaliste : «Je ne suis qu’une pauvre femme sans défense»

Entendue par le tribunal, la journaliste KeturaKing a nié les faits. Elle indiquera que c’est grâce à l’autorisation du gendarme qu’elle est entrée dans la salle.

«Cependant, le gendarme gesticulait en me demandant de sortir. Il parlait Wolof et Français et je ne pouvais pas comprendre. C’est lorsque j’ai commencé à l’interroger sur ce qu’il disait que la bagarre a éclaté. Il a tiré mes cheveux avant de me pousser vers la sortie. Je ne pouvais pas le violenter parce que je ne suis qu’une pauvre femme sans défense », déclare-t-elle.

À la question de savoir si elle a filmé les faits, la dame a expliqué avoir filmé ses blessures qu’elle a postées sur Twitter. «J’avoue que je ne comprenais pas ce qu’il disait. C’est lorsqu’il a commencé à claquer les doigts que je me suis retournée», insiste la prévenue.

Interrogé sur sa constitution de partie civile, le gendarme a soutenu qu’il ne demande rien. Sa seule intention a été de montrer à la journaliste que notre aéroport à un règlement intérieur bien défini. De son côté, le procureur s’en est rapporté à la décision que rendra le tribunal lors de son délibéré. Pour sa part,  Me Bathily, avocat de la partie civile a déclaré que :  Cet incident a été causé par une barrière linguistique. Vous savez que ma cliente est en liberté provisoire. Elle a tous les papiers pour quitter le pays mais elle ne l’a pas fait. Elle a préféré rester par respect à la justice pour s’expliquer sur les faits. C’est la raison pour laquelle, je demande la relaxe», a-t-il plaidé. L’affaire est mise en délibéré pour le 2 juin 2016.

Cheikh Moussa SARR

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