Nouvelle diplomatie Sénégalaise: L’hégémonie au service du développement économique et social
Dès son accession à la tête de notre pays, le chef de l’Etat Macky SALL s’est engagé à restaurer l’image extérieure du Sénégal par une politique étrangère multidimensionnelle. Son programme diplomatique s’articule autour d’une diplomatie économique, d’une diplomatie des droits de l’homme, d’une diplomatie au service de la diaspora et d’une rationalisation de notre carte diplomatique, entre autres.
Dès son accession à la tête du pays, le président Macky a fait de la gouvernance vertueuse sa priorité. Ce qui lui a valu de retrouver la confiance des bailleurs de fonds et des principaux partenaires au développement. Elu président du Comité d’orientation des chefs d’Etat et de Gouvernement du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), les portes des instances internationales (G20, G8, TICAD, FOCA, UE /Afrique, BRICS, Forum Afrique/Monde Arabe), d’où il compte mobiliser des financements lui sont ainsi ouvertes. C’est ainsi qu’il a reçu deux prêts d’aide budgétaires français de 130 M€, le déblocage de l’aide budgétaire européenne. Le Sénégal a aussi organisé, en novembre 2014, le sommet de la Francophonie, ayant désigné un nouveau Secrétaire général de la Francophonie en remplacement du président Abdou Diouf achevant alors son troisième mandat. Et en décembre 2014, le pays de la teranga a aussi organisé un « forum de Dakar » sur la paix et la sécurité en Afrique. Cette rencontre qui a connu un réel succès aura favorisé l’émergence et l’enracinement d’une conscience intégrée des questions de sécurité et de défense en Afrique. Conscient que le leadership de son pays passe par les instances régionales telles que la CEDEAO et l’Union africaine, le président Macky s’est engagé à contribuer aux différentes forces de sécurité déployées par l’organisation régionale ou par les Nations Unies. Au Mali, le président Macky a déployé un bataillon de 700 hommes au sein de la MINUSMA pour s’aligner sur les standard ONU. Et avec son homologue mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, ensemble, ils partagent l’idée de faire construire un pont à Rosso, à la frontière entre les deux pays, afin de faciliter le transit entre ces deux pays. L’interconnexion électrique, appuyée notamment par la France, sera un autre facteur de rapprochement. Avec la Gambie et malgré l’exécution, en juillet 2012 de deux ressortissants sénégalais et la fermeture de la frontière suite à l’épidémie Ebola, le président Macky s’est voulu apaisant dans la perspective de trouver une issue favorable à la crise casamançaise. Avec la Guinée Bissau aussi, un rapprochement avec le Sénégal a été rendu possible grâce à la victoire du président José Mario Vaz en mai 2014 qui a donné des gages de ne plus accepter que son pays abrite des bases rebelles. Au niveau du conseil de sécurité également, le Sénégal a été membre non-permanent en 1968-1969 et en 1988-1989.Pour 2014-2015, il a dû renoncer face à la candidature du Nigeria. En ce qui concerne les phénomènes migratoires, le Sénégal constitue un pays de départ mais aussi de transit. Ainsi, de nombreux départs clandestins par voie maritime ont été enregistrés via les Iles Canaries. Mais le gouvernement est à pied d’œuvre dans la mobilisation de ses forces sur terre et sur mer pour décourager les candidats et s’attaquer aux convoyeurs. Depuis 2006, plusieurs accords ont été signés entre le Sénégal et les pays d’accueil. Et le dernier en date est relatif à la troisième session du comité mixte paritaire sur la gestion des flux migratoires entre le Sénégal et la France les 13 et 14 mai 2013.Par ailleurs, la diplomatie économique, quatrième axe de la politique étrangère du chef de l’Etat sort des chantiers battus de la diplomatie de représentativité pour viser de nouvelles opportunités d’échanges multiformes. Pour le président Macky, le débat aujourd’hui est à l’émergence économique, et les Affaires étrangères doivent servir à aiguiller l’ambition pour le développement. D’ailleurs, dans le cadre de la recherche de moyens supplémentaires pour financer le PSE, les missions diplomatiques avaient été désignées pour prendre part à la Réunion du Groupe consultatif de Paris, prévue les 24 et 25 février 2014. Les nouveaux diplomates ont aussi bien des capacités à parler commerce et économie, à identifier des sources d’investissements, et à vendre les produits et services sénégalais. Sous ce rapport, pour donner un relief particulier à la diplomatie économique, le Président Sall a intelligemment réactivé la jurisprudence mise en place par Senghor consistant à réserver aux diplomates de carrière les deux tiers des postes d’ambassadeurs et le tiers à des personnalités ayant la formation, le cursus et la pratique nécessaires. Cette utilisation rationnelle et intelligente du personnel diplomatique commence à donner ses fruits, puisque les résultats montrent bien la portée de la diplomatie économique dans la défense et la promotion de l’intérêt national.
Assane SEYE