Nouveau gouvernement: L’impossible mission pour promouvoir le candidat (Meïssa BABOU)
A quelques mois des élections du 25 février 2024, la publication du nouveau gouvernement Amadou 2 logiquement très politique pour soutenir le candidat de la coalition BBY ne pourra pas apporter des réponses aux difficultés des sénégalais. Les mêmes politiciens pour les mêmes défis que le gouvernement « 1 » de COMBAT de monsieur Amadou BA n’a pas pu régler depuis un an ne seront pas à la portée du nouvel attelage Amadou 2 qu’il va encore diriger.
Les problèmes économiques et sociaux qui ont pour noms inondations. chômage, émigration, inflation, pauvreté, santé, éducation, souveraineté alimentaire, sécurité, électricité et eau, sont d’une telle acuité qu’en l’espace de 4 mois dont 2 mois de campagne, aucune solution n’est possible. Au contraire, la mission ne sera que politique et certainement aussi l’évacuation des choses courantes.
En effet, ce que Yonnou yokouté n’a pas fait en 2 ans, en plus de 2 PAP en 8 ans, il est évident que quelques mois ne suffiront pas à redresser une économie en perfusion dont les résultats sont dramatiques à tout point de vue.
C’est pourquoi, le candidat de la coalition présidentielle devrait s’appuyer sur un bilan personnel comme son passage au ministère des finances, au ministère des affaires étrangères et à la primature avant celui du PSE de son mentor.
Mais depuis un an, le premier ministre Amadou BA est resté aphone. Bizarre pour ce Amadou qu’on connait compétent en fiscalité, très dynamique et belliqueux ( sans jamais débattre en public ) au ministère des finances. Sans doute il ne voulait pas géner son choix, d’où sa posture discrète face à un chef imprévisible qui avait surpris Mimy TOURE que tout le monde voyait présidente de l’assemblée nationale.
Maintenant qu’il a obtenu ce qu’il voulait, il doit s’affranchir pour enfin s’affirmer. Seulement, avec un gouvernement qui a perdu son combat économique et social les sénégalais ne retiendront malheureusement rien de son passage à la primature. Il n’est porteur d’aucun discours et d’aucune vision pour convaincre.
Il va donc certainement s’agripper au PSE source de tous nos maux ( je vais faire un papier sur cet échec) à défaut d’un programme différent (donc echec de macky) pour promettre un nouvel élan.
Inquietudes
Cette prééminence politicienne sur le développement est la base d’une inquiétude partagée par tous. La peur du partage national du gâteau Senegal est aujourd’hui l’expression générale des sénégalais qui continuent à juste raison de s’inquiéter du devenir de leur cher pays. Cette psychose d’un Pathio (partage) entre des groupes politiques organisés autour du povoir alimente toutes les discutions des grand-places. Cette perception négative des sénégalais envers leurs dirigeants politiques qu’aucun scandale n’ébranle, pas même les derniers, celui de la COVID 19 ( bamboula au ministère du sport et de la santé : source la presse) ou celui des ressources minières annihile tout espoir de notre jeunesse qui se croit perdue à jamais à cause des tares d’une gouvernance tortueuse. Désespoir et amertume désorientent la raison d’une jeunesse qui devient pour la mafia et les LGBT une proie facile. Fatalement, cette jeunesse verse vers des dérives du genre » Barça ou Barsakh » dessiment une génération entière. Pourtant, l’État a mis en place des programmes de formation et de financement dont nul ne sait pour quels résultats. Il faut être plus sérieux pour sauver ces enfants de la république. Avec un budget qui augmente d’année en année et un niveau d’endettement plus que le maximum autorisé, rien ne justifie le manque de considérations de cette jeunesse dans la définition de la stratégie de développement. Ni le capital humain, ni la transformation structurelle de l’économie qu’on chante dans le PSE, qui sont les bases du développement avec un impact social conséquent n’ont été une priorité pour ce régime. A la place on nous serre une gouvernance financière et démocratique catastrophique.
Face au coût exorbitant de la vie ( nourriture, factures d’eau et d’électricité, loyer , frais de scolarité ), les parents déboussolés et amers devant le sort de leurs enfants commencent à perdre leur autorité. C’est le temps de la débrouille et donc de la déstabilisation de la cellule familiale avec ses conséquences surtout sociales désastreuses. Pendant ce temps, l’urgence est dans les calculs politiques politiciennes loin des impératifs du peuple qui souffre en silence.
Meissa BABOU économiste / UCAD