Moratoire sur la dette des pays africains: Emmanuel Macron soutient la Task force de l’Union africaine
Tidiane Thiam et Emmanuel Macron, alors ministre, en juin 2015 lors des rencontres économiques d’Aix-en-Provence.
Le Président français Emmanuel Macron apporte son soutien à la la task force africaine dépêchée par l’Union Africaine pour la mise en place d’un moratoire sur la dette des pays africains. Au cours de la réunion du G20 Finance, le locataire de l’Elysée a souhaité que cette action chapeautée par quatre éminences grises de l’Afrique, à savoir Tidjane Thiam, ex-CEO de Crédit Suisse, Donald Kaberuka, président de la Banque Africaine de Développement (BAD), Trevor Manuel, président de l’assureur sud-africain Old Mutual et emblématique ministre sud-africain des Finances de l’après apartheid, ainsi que Ngozi Okonjo-Iweala, ancien Ministre des Finances du Nigeria, vice-président de la Banque Mondiale, puisse être «la première étape d’un processus de restructuration de la dette africaine pouvant mener à l’effacement de certaines créances, notamment pour les pays les plus fragiles».
En outre, dans un communiqué du Conseil présidentiel pour l’Afrique, Emmanuel Macron a réaffirmé sa volonté d’accompagner l’initiative continentale et d’appuyer les efforts de ses dirigeants pour lutter contre la pandémie et ses conséquences économiques et humaines. Tout en exprimant son soutien au programme structuré autour des quatre axes définis par la task force opérationnelle de l’Union africaine. «Les défis sanitaires, économiques et sociaux engendrés par cette crise constituent une épreuve de vérité dans notre volonté partagée de refonder le partenariat et la relation entre l’Afrique et la France. Les efforts de la communauté internationale doivent également se traduire de manière efficace et transparente au bénéfice des populations».
Pour le président Macron, soutenir les actions des forces vives des sociétés civiles (collectifs citoyens, médecins, associations, entrepreneurs, artistes, etc.) est ainsi indispensable pour formuler des réponses rapides et pragmatiques à la crise, au-delà du nécessaire appui financier de la communauté internationale aux États africains. Déjà, 40 pays africains ont bénéficié de moratoire de la part du G20 pour le paiement. Cette faveur qui pourrait être évaluée à plus de 10 milliards de dollars, permettra de faire face non seulement aux défis sanitaires, mais aussi aux défis économiques sociaux engendrés par la crise du Covid 19. L’action du G20 Finance a été suivie par la décision du Fonds monétaire international (Fmi), qui a annoncé l’allègement de la dette à 19 pays africains. «Face à une crise mondiale s’impose enfin la nécessité d’accompagner les plans de riposte africains et les initiatives de la société civile dans un esprit de partenariat équilibré, afin de développer des synergies au service de tous », indique le Président français.