Monsieur le Président, elle ne lâche pas l’affaire: La lettre poignante d’Aminata Thior

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diamball

Quand je quittais le Sénégal pour la France en 2005, l’homme de ma vie, mon papa, m’avait chargé d’un seul conseil : ne lâche jamais l’affaire. Depuis, je ne lâche jamais l’affaire. Jamais.

J’ai encore mal. Ne le prenez pas pour de simples mots, car ils ne le sont pas. Ça vient du coeur, j’en tremble. On est le vendredi 03 Juin. Il est 3h 44h du matin, à Paris. J’écris ces mots, et je sens une scie en train d’effectuer un sale travail sur mon coeur. Non! ce ne sont pas que de simples mots. J’ai mal. Je dois aller dormir comme tout le monde, mais je n’y arrive pas. Je me demande encore pourquoi tes faits et gestes me touchent autant. Pourquoi ton manque de communication me ronge autant? Est-ce qu’enfin tu mesures l’impact de tes mots et décisions sur mes amis et moi ?

Hier, j’avais perdu mes mots quand je t’ai entendu sur RFI. Nabou a passé sa journée à te poser des questions. Et comme toujours, c’était silence radio. Ce matin, j’ai appris que Fary n’a pas dormi non plus cette nuit. Il se demandait : “où va le Sénégal?”. Mère Yatou s’inquiète sur la perte des valeurs morales que tu encourages à travers tes décisions.  Pourquoi cette énième trahison mon Président ? Pourquoi cette énième bombe morale et intellectuelle envoyée depuis l’étranger ? Tu ne crois pas à la souffrance de mes amis et moi ? Que dois-je faire pour que tu me parles ? Bon Dieu, qu’est-ce qu’ils ont de plus chez RFI pour que ça soit le lieu où je reçois les plus forts signaux de ta part? Leur audience est-elle plus importante que celle de RFM, de Sud FM, de RSI… ? Leurs journalistes sont-ils plus intéressés que les miens sur les affaires de mon pays? Sont-ils plus intelligents que nous? Sont-ils plus importants que moi à tes yeux?

Je souhaiterai que tu leur accordes un face à face. Tu choisis le lieu, nous choisissons les questions.

Peut-etre qu’il faudrait que je sois plus claire dans ma demande? Je souhaiterai te parler à travers les journalistes de mon pays, mon Président. Je souhaiterai que tu leur accordes un face à face. Tu choisis le lieu, nous choisissons les questions. Que faut-il faire pour que tu acceptes ? Dis le moi et je me plierai à tes conditions. Regarde, je te supplie et je ne devrais même pas. J’ai le droit de savoir. Je veux savoir, je veux comprendre. Les questions s’empilent et le besoin de réponse urge. On fait quoi desscandales soulevés par l’OFNAC? Et ces milliards octroyés à Bictogo? Et c’est vrai pour Waly (non ce n’est pas du People, on parle des sous de mes amis et moi et je veux savoir)? Et l’affaire Karim Wade, peut-on connaitre tes plans sur son cas? Enfin viens me dire où tu comptes mener mon pays. J’agonise.

Tant pis si tes amis et toi croient que je veux faire le buzz. Ou que je suis folle, voire ridicule. Peu importe.  Je me passerai bien de tout cela, mais je ne peux clairement pas me passer de tes réponses. J’en ai besoin et je ne lâcherai pas tant que je ne les aurais pas. Je ne lâche jamais l’affaire mon Président. Jamais.

Aminata Thior

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