Monseigneur Benjamin Ndiaye «Que le Christ ressuscité nous fasse mieux aimer et respecter la vie»
Dans son homélie, l’archevêque de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye est revenu largement sur le sens de la célébration de la veillée Pascale. « Nous voilà au cœur de cette nuit de Pâques pour accueillir l’annonce centrale de la foi chrétienne à savoir le Christ Jésus qui a été crucifié, qui est mort sous Ponce Pilate et, qui a été enseveli et ressuscité d’entre les morts. Il est vivant à jamais». D’après l’archevêque, telle est l’annonce essentielle sans laquelle, ‘’notre’’ foi serait purement illusoire. « Que cette fête de Pâques qui nous fait expérimenté la victoire de la vie sur la mort ait raison de tous les germes de morts qui menacent constamment notre vie et notre commune volonté de vie ensemble. Qu’elle renouvelle notre cœur, nos mentalités et nos comportements », a-t-il dit. Et d’ajouter : « Que la lumière du Christ ressuscité que nous avons acclamé au-dessus de cette célébration à travers le symbole du cierge Pascal illumine nos esprits et nous inspire des paroles et des actes de vérité, de justice et de paix. Que le Christ ressuscité nous fasse mieux aimer et respecter la vie ». Selon lui, que la lumière du Christ ‘’nous ‘’donne un cœur et un esprit nouveau comme annonçait le prophète Ezéquiel.
Reconnaissance effective des droits de tous
A l’écoute du récit de la sortie de l’Égypte, dira Mgr Ndiaye :« comment ne pas penser à tous ces migrants qui tentent par tous les moyens de quitter leurs pays dans l’espoir d’améliorer leurs situation et celle de leurs familles. Des migrants souvent victimes de réseaux de passeurs d’esclavagistes et d’autres exploiteurs ». Or, soutient-il, la migration que Dieu propose est la libération du jour de l’esclavage. La migration que Dieu propose est une conquête de la liberté contre l’oppression. A travers le signe de l’exode, Dieu manifeste sa protection pour tous ceux qui sont brimés, tous ceux, les droits ne sont pas reconnus. « En s’attachant les services de Moïse, le Seigneur Dieu a fait passer de son peuple de la servitude à la liberté. Puissions-nous tous, acteurs de la société, travaillez à la reconnaissance effective des droits de tous au nom de Dieu de la vie », a souligné l’archevêque.
Implication des communautés pour la protection de l’environnement
Parlant du récit de la création au livre de la Genèse, le célébrant a fait savoir : « En nous rappelant ce que Dieu a fait était très bon, doit nous pousser à mieux protéger notre environnement et à promouvoir des comportements qui préservent notre maison commune comme disait le Pape François ». A l’en croire, dans l’encyclique ‘’Laudato si ‘’du Pape qui traite de ce sujet, devrait ressusciter davantage de mobilisation de la part des chrétiennes en collaboration avec les autres croyants et les hommes de bonnes volontés. D’ailleurs le message de notre conférence épiscopale des évêques (Sénégal, Mauritanie, Cap-Vert et Guinée Bissau) ‘’nous’’a offert pour ce carême qui s’achève sur le respect et la promotion du bien commun. Ils abordent la question de l’environnement comme un bien commun que ‘’nous devrons préserver’’. « Que devrait faire notre Eglise en ce domaine. Au-delà de la récente proposition plutôt symbolique de prendre des foulards en lieu et place des rameaux, ne faudrait-il pas plus d’implication de nos communautés dans la protection de l’environnement », s’est-il interrogé ? D’après l’archevêque de Dakar il faut qu’on arrête dans ce pays de faire du théâtre social, de battre le tam-tam pour aller planter deux arbres qu’on n’entretient pas et on pense à autre chose. « On ne travaillera pas ainsi à la promotion de l’environnement », a-t-il conclu. Durant la messe, Mgr Ndiaye a baptisé 4 catéchumènes qui ont pris l’engagement d’entrer dans la famille chrétienne.
Zachari BADJI