Mise en œuvre du PSE: Les personnes aveugles demandent une plus grande implication
Pour un Sénégal émergent certes, mais inclusif, voilà ce à quoi les personnes aveugles, regroupées au sein de la CAUSE (convergence des aveugles pour l’unité l’entre-aide et la solidarité) s’attendent. Derrière leur président Bassirou Fall et le porte-parole Lamine Thiobane, ils l’ont fait savoir lors de la célébration de la 5me édition de la journée internationale de la canne blanche au Cices. Une occasion qu’ils n’ont pas manquée pour rappeler aux autorités ses promesses de travailler à faire accéder à toutes les personnes handicapées aux cartes d’égalité des chances.
Instituée depuis 1969 par les Nations Unies, la journée de la canne blanche a été un fort prétexte, pour les autorités, par l’intermédiaire de Mandiaye Ndiaye du Ministère de la Santé, de rassurer les fédérations des personnes handicapées sur leur implication dans le cadre de la mise en œuvre du Pse. « On ne peut laisser en marge 15% de la population dans la mise en œuvre du Pse, (si l’on retient qu’ils représentent ce taux sur la population nationale) », a d’emblée recadré Mandiaye Ndiaye pour qui, le Pse ne peut épargner aucun segment de la société. Mais cela passe par la mise en place de projets et programmes inclusifs pouvant permettre aux personnes handicapées de jouer pleinement leur rôle. Dans ce cadre, Lamine Thiobane, porte-parole de la Cause a pensé qu’il était judicieux de coller à l’actualité en choisissant le thème sur le Pse pour savoir quelle place occuperont les aveugles dans la mise en œuvre de ce programme national. Une chose qu’il a jugé nécessaire parce que, dit-il, « les aveugles font partie de la société et ont des problèmes d’éducation, de culture, sport et culture, etc. et comme quoi, nous suggérons qu’il y ait une parfaite inclusion sociale dans l’élaboration du Pse ». Par rapport aux problèmes d’emploi et à la loi d’orientation sociale, Lamine Thiobane renchérit : « Retenez que cette loi est un outil qui, si on prenait l’ensemble des décrets d’application, résoudrait 80 à 85% des problèmes d’emplois à l’ensemble des personnes handicapées du Sénégal et des aveugles en particulier. L’article 29 de cette loi parle de quota de 15% réservés aux personnes handicapées au niveau de la fonction publique, mais malheureusement ce n’est pas encore le cas. Il y a certes des recrutements, mais c’est en deçà du quota de 15%. Nous en appelons le chef de l’Etat à signer ce décret et celui relatif aux fonds d’appui aux personnes handicapées. Il pourra leur permettre de créer des entreprises ou d’être des entrepreneurs. Mais également le 3ème décret qui leur tient à cœur, et qui est relatif à la mise en place de la haute autorité du handicap qui doit être logée à la présidence de la république et dont on devra confier cette gestion aux personnes handicapées, et où figureront toutes les catégories de handicap. Parlant de l’éducation, le porte-parole de la cause se veut clair. « Il y a certes une réussite sociale des aveugles, dans le domaine de l’éducation, mais avec des efforts, car les dispositifs ne sont pas bien préparés pour accueillir des aveugles. Dans le domaine de l’enseignement supérieur, reconnaissez que l’Etat n’envoie pas des étudiants aveugles en Europe. Donc il y a une concertation qui doit être faite entre la Cause et l’Etat et cela pourrait nous permettre de mieux avancer », précsie-t-il. Lamine Thiobane n’a pas manqué également de faire part de ses inquiétudes par rapport aux promesses d’octroi de 50.000 cartes d’égalité des chances aux personnes handicapées. « Avec seulement 6000 cartes pour un nombre qui était estimé à plus d’une dizaine de milliers, on est loin, à ce rythme, d’atteindre les objectifs déjà tracés », conclut-il.
Youssouf NDIONGUE