Me El Hadj Diouf s’emporte : «Je suis victime d’une haute trahison, j’ai trop mal (…) Habré est difficile et ne paie pas bien (…) Macky Sall n’a jamais démarché ma rencontre avec Déby!»
Se prononçant mardi au cours d’une conférence de presse sur son exclusion du collectif des avocats de Hissène Habré, Me El Hadj Diouf, très remonté, a déclaré qu’il était victime d’une haute trahison de la part d’un client «pingre et difficile» qu’il a toujours considéré comme un frère et pour qui il a tout sacrifié…
Revenant sur les 14 longues années de compagnonnage jonchées de risques qu’il a partagé avec cet ancien président du Tchad, qu’il a défendu becs et ongles devant de nombreuses assemblées de chefs d’Etat, Me El hadj Diouf d’affirmer que les prétendues raisons de son exclusion sont « mensongères », étant donné que le président Macky Sall ni aucun autre membre du gouvernement n’ont démarché sa rencontre avec Idriss Déby, qui n’avait pour but qu’une recherche de « solution » pour « une libération accélérée » de son client.
Poursuivant, le tonitruant avocat d’affirmer qu’il a précédemment fait part de sa rencontre avec Déby à Madame Habré, et qu’il n’avait aucune autorisation à recevoir de Habré, et pour cause, il n’est ni « son valet », ni son « secrétaire »…
Et devant ce qu’il considère comme de « l’ingratitude » de la part d’un client (qui a « dévoré » Maitres Ciré Clédor Ly, Madické Niang, Aly Fall, Hélène Cissé entre autres) pour qui il s’est dépensé financièrement (assumant les frais de ses voyages, etc), Me El Hadj Diouf de détruire l’opinion selon laquelle il s’est enrichi avec le dossier Habré, affirmant à haute voix que ce dernier ne lui a « rien donné ». Plus loin, il a soutenu que les cas de divorce qu’il plaide lui rapportent bien plus que cette affaire…
Informant que Hissène Habré lui a fermé les portes lors de sa dernière visite en prison et que son épouse, parallèlement, ne répond plus à ses appels, Me El Hadj Diouf, visiblement écoeuré, a tout de même déclaré son abnégation à œuvrer, en combattant de la justice, pour la libération de celui qu’il considère comme un digne révolutionnaire, bien que n’étant plus à son service