Mamie, 21 ans, paie son appartement, factures, tissages, et ses études grâce à l’argent qu’elle tire des «mbaranes»
J’ai 21 ans, je suis une sénégalo-marocaine, mon père est sénégalais et ma mère est marocaine. Je vivais au Maroc avec ma famille jusqu’au jour où mon père a été licencié de son travail. On fut obligés de rentrer au Sénégal parce que mes parents ne pouvaient plus supporter le coût de la vie marocaine.
C’est vers 2011 que nous sommes rentrés à Dakar, j’avais encore 15 ans si je ne me trompe pas. Ma famille croyait pouvoir s’en sortir une fois à Dakar, mais ignorait alors ce qui l’attendait. Nous avons pris un appartement à Ouest Foire avec les économies de mes parents, mais quelques temps plus tard, les problèmes surgirent avec l’incapacité de mes parents d’assurer le loyer et le complexe de se déloger dans des zones reculées.
Une année terrible, mes deux frères et moi avons arrêté nos études faute de moyens et c’était dur pour mes parents de pouvoir gérer les 3 repas quotidiens. La situation de ma famille me préoccupait tellement que plusieurs fois, je me suis recueillie dans un coin pour pleurer. Un beau jour, je me suis juré que tout allait s’améliorer car je ne voulais plus voir ma famille dans cette situation. Ce qui suivra éveillera certainement plusieurs jugements négatifs.
« La seule crainte que j’avais, était de perdre ma virginité »
J’ai commencé à sortir la nuit, à fréquenter les lieux huppés de Dakar dans un seul but de rencontrer un homme dans une situation aisée, sortir avec lui et lui soutirer le plus possible que je pourrai pour aider ma famille. Avec mon teint clair, j’étais très courtisé par les maures et les blancs. J’ai rencontré Fawoud, un jeune Algérien qui avait la trentaine à l’époque, et moi 16 ans. Je pensais que j’avais trouvé l’homme idéal mais un mois après, il avait disparu après m’avoir ôté ce qui m’était très cher, ma virginité.
Une nouvelle page dés lors, va s’ouvrir dans ma vie puisque la seule crainte que j’avais, était de perdre ma virginité, donc, je n’avais plus d’obstacle. Le nombre de mecs avec qui je sortais augmentait de plus en plus et j’étais choyée par mes petits amis. Les problèmes à la maison se sont réglés au fur et à mesure et à un moment, je me suis permise de prendre un appartement à moi seule avant qu’une copine ne me rejoigne.
Une demeure qui est devenue le nid où je pouvais recevoir mes invités sans voir mes parents indexer le mode de vie que j’ai pris. Aujourd’hui, je reçois même des ministres chez moi en toute discrétion dans un cadre bien enclavé aux Almadies. J’ai recommencé mes études, là je suis en classe de Terminale après avoir arrêté durant 3 années et je compte poursuivre mes études supérieures une fois le Bac en poche.
« Je ne peux pas accepter le statut de prostituée »
J’ai une vie de rêve certes, mais devant un miroir, je pleure toujours. Je pleure pour tous ces parfums d’homme que dégage ma peau, je pleure pour toutes ses mains qui me touchent alors qu’il en faut juste deux. Je ne peux pas accepter le statut de prostituée parce que je ne couche pas pour de l’argent ou aller faire le trottoir, je fréquente juste des gens qui ont un train de vie élevé et j’en profite.
Voilà mon histoire…
Dakarflash.com