Mambaye Niang et la distribution de capotes sur la plage de Mbour
« Vacances citoyennes» riment souvent avec sensibilisation sur le Sida et les Mst. Mais certaines autorités s’y prennent d’une drôle de manière, leur arrive-t-il de confondre sensibilisation et incitation à la débauche sexuelle. C’est ce qui s’est passé dimanche vers 17 heures à Mbour, sur une plage qui accueillait des autorités, des parents mais surtout des jeunes y compris des mineurs âgés entre 8 et 16 ans, dans le cadre des Vacances citoyennes lancées à Thiès la veille.
Dans une ambiance très estivale rehaussée par des prestations de rappeurs qui se relaient sur scène, des discours officiels, mais aussi une distribution de capotes, ces préservatifs censés réduire les risques d’infection ou de contaminations au Vih sida. La cible? Des jeunes. Vêtus de tee-shirts sur lesquels est inscrit : «Mets ta capote, mon pote. Con dom izi».
Un fait en passe d’être banalisé, dans un pays à forte dominance religieuse, avec plus de 95 % de musulmans. Il est de lieu de s’arrêter un moment et s’interroger sur les motivations réelles de ces organisations internationales, appuyées par le gouvernement du Sénégal dans ce qu’ils qualifient de lutte contre le Sida.
Une lutte parfois synonyme d’incitation à l’acte sexuel, à la perversion, à la débauche d’une manière générale.
Ambiance de débauche. Des adultes hommes et femmes, mineurs et enfants se côtoient sur une plage où les tenues très provocatrices, frôlent l’exhibitionnisme. Alors comment penser une seule fois que ces jeunes que nos gouvernants essaient de prévenir du Sida, ne soient pas tentés, une fois de retour chez eux, à l’école ou sur cette même plage, de faire «bon» usage de ces capotes qui leur sont distribués gratuitement, avec une incitation aussi flagrante à l’acte sexuel à travers le slogan «Mets ta capote, mon pote». Enfin, quel message le président Macky Sall et son gouvernement, Mame Mbaye Niang en particulier voudraient-ils envoyer à la jeunesse sénégalaise à travers ces vacances ‘citoyennes’ certes, mais pas d’un point de vue moral ou religieux ?
Si la sensibilisation devrait concerner en premier chef les adultes qui du moins savent déjà comment et où se procurer un préservatif, l’on ne comprend pas cette intention derrière la manipulation et la distribution de ces préservatifs exhibés devant des enfants et leurs parents.
Censé être le symbole d’une jeunesse qui aspire à l’émergence, une jeunesse qui se préserve ou qui fait preuve d’abstinence, le déroulement de ces activités de vacances, avec à leur le ministre de la Jeunesse, Mame Mbaye Niang, fils du député imam Mbaye Niang, a de quoi choquer. Mais c’est plus sa qualité de ministre de la Jeunesse qui inquiète et interpelle, lorsqu’il préside une cérémonie où on a l’impression d’inciter les jeunes, sans tabou, à découvrir le sexe de manière prématurée.
Momar Mbaye