Madiambal Diagne: « Yavuz Selim a tout proposé à l’Etat du Sénégal »
Face à la cristallisation de la situation de nos partenaires turcs présents au sein de nos écoles, nous avions estimé devoir chercher une autre solution de sortie de crise. Ainsi, des investisseurs français ont été appelés à la rescousse pour racheter toutes les parts détenues par des citoyens turcs. Les transactions ont été effectuées régulièrement par actes notariés. La société française Horizon Education détient la majorité des parts. Cette initiative n’a pas permis de calmer les ardeurs du gouvernement sénégalais. Le ministre de l’Education nationale en a tiré la conclusion que cette nouvelle transaction compliquerait davantage la volonté du gouvernement de transférer les écoles à la fondation Maarif créée par le gouvernement de Turquie. Ainsi, le ministre Serigne Mbaye Thiam conseillera aux parents d’élèves de retirer leurs enfants des écoles Yavuz Selim et de les inscrire ailleurs. Cette déclaration a eu le mérite de confirmer que la volonté était de fermer l’école plutôt que de continuer cet enseignement de qualité. L’Etat du Sénégal introduira une demande au niveau du Tribunal régional Hors Classe de Dakar pour la désignation de Maarif comme administrateur provisoire des écoles. Le verdict du tribunal est attendu pour le 9 octobre prochain. Le gouvernement a déjà annoncé la couleur, déclarant, par la voix du ministre de l’Education nationale sur les ondes de la Radio Futurs Médias, que même un verdict déboutant l’Etat de sa requête n’empêchera pas la fermeture des écoles.
La direction de Yavuz Selim a déjà eu à saisir le gouvernement du Sénégal pour engager des discussions en vue de trouver des solutions de sortie de crise. La proposition du gouvernement a été d’évaluer la valeur du patrimoine et de le vendre à Maarif. Nous avons refusé une telle proposition, car nous avons estimé que le projet éducatif n’était pas mû par un objectif mercantile et qu’il ne saurait être question de se faire supplanter par Maarif, quel que soit le prix financier que Maarif serait prête à payer.
En revanche, nous avons proposé au gouvernement du Sénégal de céder la totalité des actions à des citoyens sénégalais et donc de demander à tous les Turcs de quitter les écoles ou même de céder gracieusement la totalité des parts au gouvernement du Sénégal, qui ferait ainsi de Yavuz Selim un établissement public. Le gouvernement du Sénégal s’est dit intéressé par cette dernière proposition, qui le mettrait plus à l’aise vis-à-vis du gouvernement de Turquie. Seulement, le gouvernement exige d’abord l’arrêt total des enseignements avant de finaliser tout transfert. Cette dernière exigence ne nous a pas rassurés sur les intentions du gouvernement du Sénégal, qui montre ainsi qu’il demeure toujours dans la logique de donner des gages ou de faire le jeu de Maarif. La société française Horizon Education, actionnaire majoritaire, s’est, dès lors, rétractée. Il n’est plus question de céder quoi que ce soit. Nous restons à exiger le respect scrupuleux de nos droits. Que chacun prenne ses responsabilités devant l’Histoire !