Macky Sall : «Je souris quand on me retourne cette volonté de faire de la dévolution monarchique… Avant on s’endettait pour aller danser, faire un festival»
Le Président Sall recevait l’adhésion de nouveaux cadres militants à l’APR cet après-midi. Une occasion pour le Chef de l’Etat d’en découdre avec ses pourfendeurs, et en premier chef l’opposition.
Après avoir rappelé la trajectoire de l’Apr et les combats menés à l’époque, le Chef de l’Etat s’étonne de se voir accusé de vouloir cautionner la dévolution monarchique du pouvoir. Une hérésie selon lui.
« Nous accueillions des forces nouvelles, des forces conscientes et lorsque nous avions créé l’APR, le 1er Décembre 2008, nous ne savions pas ce que serait l’issue du combat, nous n’avions aucune certitude mais peu importait, nous nous étions engagé pour la défense des valeurs de la République, nous avions pensé que la République était menacée dans ses fondements et qu’il fallait faire face. Et nous étions engagés pour créer cette ligne de fond pour dire « Non » à la dévolution monarchique. C’est pourquoi je souris quand on me retourne à « Moi » Macky Sall, cette volonté de faire de la dévolution monarchique. Comme quoi le ridicule ne tue pas dans ce pays ! » a-t-il grommelé.
Revenant sur les attaques dont il fait l’objet de la part de l’opposition sur son bilan économique, le Chef de l’Etat de traiter ses membres de nihilistes.
« Après cinq années d’exercice du pouvoir nous avons fait des résultats indéniables, mais sauf si on veut être des nihilistes. Parce qu’il y a des nihilistes dans ce pays. Ils ont nié que nous étions capables d’avoir des taux de croissance de 6,5%. Rappelez-vous le débat qu’il y avait eu après le discours de la nation en Décembre 2015, ce débat par des experts tombés du ciel, qu’il était impossible d’avoir ce chiffre de 6,5% et que c’était des chiffres manipulés, sur l’autosuffisance en riz c’était un rêve,disaient-ils, aujourd’hui je pense que ce débat est derrière nous. Personne n’ose plus remettre en cause ces chiffres ».
Pour le Chef de l’Etat, la situation catastrophique dans laquelle, lui et son Gouvernement ont trouvé le pays, ne les a pas aidés non plus.
« Nous ne sommes pas simplement des réformateurs qui sommes là à faire des réformettes, sinon on allait rester dans le même canal, pourquoi changer ? Et nous serions toujours sur le chemin de Washington et des autres capitales pour rechercher des subsisdes. Ce n’est pas cela mon ambition pour le Sénégal, et je prouverai par la grâce de Dieu que l’on peut transformer radicalement la situation des pays africains. C’est cela que nous avons débuté en 2014, nous avions commencé en 2012, mais nous avions trouvé une situation catastrophique, on ne le dit pas assez, sur le plan économique du fait du lourd héritage que nous continuons à payer, le lourd déficit, la dette. Et on parle de dette aujourd’hui, mais de quelle dette ? Si ce n’est pour faire un chemin de fer et une autoroute qui transforme, oui cette dette est une bonne. Mais on s’endettait pour aller danser, faire un festival et chacun rentrait chez soi. C’est cela qui fait la différence! »
« 105 milliards pour un Festival de danse, c’est dans les livres de la comptabilité publique, que nous sommes en train de payer. Nous ne sommes pas dans le même référentiel, c’est pour cela que nous ne pouvons pas avoir les mêmes résultats », dira-t-il.
Pour le Chef de l’Etat, la volonté de l’opposition est de voiler la réalité par un débat, fait d’intoxication, de diffusion de fausses nouvelles, de provocations et « nous dévier de notre trajectoire », a-t-il alerté.