MACKY SALL APPELLE LES BURKINABÈ À PRÉFÉRER LA PAIX AU CHAOS

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Le président en exercice de la CEDEAO, Macky Sall, a exhorté dimanche les protagonistes de la crise au Burkina Faso à préférer le chemin menant vers « la paix » à celui pouvant conduire leur pays au « chaos ».
« Vous êtes à nouveau à la porte de l’Histoire. (…) Deux issues s’offrent à vous. Celle que nous souhaitons tous (…). Celle de la paix (…) avec un accord de sortie de crise menant à des élections libres et démocratiques », a lancé le président Sall, s’exprimant devant des représentants de la société civile, des partis politiques, des militaires et des médiateurs locaux, à Ouagadougou.
« La deuxième issue, c’est celle que personne ne souhaite, qui mène vers l’impasse, le basculement dans le chaos », a-t-il ajouté, soulignant que dans cette voie, « nous risquons de compter des morts et non des bulletins de vote ».
Le président en exercice de la CEDEAO a lancé un appel « au calme, à la sérénité et à la non-violence », après avoir trouvé un « schéma » de sortie de crise articulé autour de 12 propositions, pour le Burkina Faso.
Macky Sall, qui va présenter ce « schéma » à ses homologues de la CEDEAO, mardi, à Abuja (Nigeria), a appelé tous les protagonistes de la crise burkinabè à « conjuguer [leur] efforts pour aider le Burkina Faso à sortir de cette mauvaise » situation.
« N’allumons pas un feu que nous ne pourrons pas éteindre. (…) Vous n’avez pas le droit de nous priver de ce pays des ’hommes intègres’ », a poursuivi le président sénégalais, faisant allusion à la signification de « Burkina Faso », dans une langue locale.

Il a fait ce plaidoiyer au terme de trois jours de « concertations » avec des chefs religieux, des représentants de la société civile, des partis politiques et de l’armée.

Des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) – une unité d’élite de l’armée burkinabè – ont renversé jeudi le régime de transition dirigé depuis novembre 2014 par Michel Kafando.
Le même jour, les militaires ont annoncé la dissolution du gouvernement et du Conseil national de transition (CNT), le Parlement par intérim.
Trois, voire 10 morts
Ils ont ensuite mis en place le Comité national de la démocratie (CND), qui a proclamé le général Gilbert Diendéré chef de l’Etat.
Le « schéma » de sortie de crise proposé par la CEDEAO comprend 12 propositions, dont le retour de Michel Kafando à « ses fonctions de président de la transition », le retrait des militaires du gouvernement de transition et la participation aux élections présidentielle et législatives des candidats exclus par une loi adoptée en avril dernier.
Après le sommet extraordinaire de l’organisation régionale, mardi, à Abuja, sur les propositions de sortie de crise au Burkina Faso, une délégation de la CEDEAO se rendra à Ouagadougou, a annoncé Macky Sall.
Des affrontements entre soutiens des militaires au pouvoir et partisans des autorités de transition déchues ont eu lieu dimanche matin, à Ouagadougou.
Des échauffourées ont eu lieu dans l’enceinte d’un hôtel situé au quartier Ouaga 2000, où se tenaient depuis vendredi les pourparlers de la CEDEAO avec les militaires, les hommes politiques et la société civile.
Un reporter a été violenté et l’un des gardes du corps de Marc Roch Kaboré – un ex-allié de Blaise Compaoré – a été sévèrement battu par des jeunes.

Les violences ont fait entre trois et 10 morts, depuis le renversement du régime de transition conduit par Michel Kafando, jeudi dernier, selon différentes sources.

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