Ma vision du sport sénégalais: Par Serigne Mbacké NDIAYE

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Après la CAN, les Lions viennent de remporter le CHAN. Bravo les Lions. Félicitations aux Entraîneurs et à la Fédération. Merci au Président de la République. Ce succès n’est pas tombé du ciel. Il est le fruit d’un travail de longue haleine. Nos échecs de Caire 86 et de Dakar 92 ont été un déclic.

C’est à partir de ces dateque nous avons tous réfléchi et décidé de retourner à la base pour la formation des jeunes. C’est ainsi que les écoles de football, centres de formation, instituts et académies sont nés. En ce qui le concerne, l’État a mis la main à la poche pour nous doter d’infrastructures adaptées (terrains gazonnés – lieux de regroupements) et la Fédération qui s’est inscrite dans la durée et la stabilité a fait confiance à l’expertise locale.

Tous ces ingrédients réunis nous ont donné ce cocktail agréable et consommable mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Regardons la réalité en face et posons le vrai débat. Les maux dont souffre notre football sont nombreux. Ils ont pour noms, entre autres, les clubs trop nombreux, les moyens insuffisants, une mauvaise réglementation.

En Europe, nous ne retrouvons que très peu de clubs dans une ville, exemples, PSG pour Paris, Olympique de Marseille pour Marseille, OL pour Lyon etc.

Au Sénégal, nous avons combien de Clubs à Dakar ou Thiès ? Il est temps, à mon humble avis, d’avoir des équipes de ville, ce qui n’empêche pas la création de clubs par ceux qui le désirent.

Cette organisation introduit et règle la question du financement de ces équipes par les collectivités territoriales et les Sociétés nationales. À côté de ces équipes de ville nous pourrions avoir des équipes des forces Armées comme lASFA de l’époque avec les Coulibaly meilleur buteur Sénégalais de tous les temps avec 42 buts, la police bien soutenue en son temps par Feu Jean Collin, là Douanes. Je précise que ce financement par les Sociétés ne serait pas facultatif mais obligatoire et bien encadré.

La troisième innovation est liée au statut des écoles, centres de formation et instituts qui n’ont pas pour vocation de compétir en coupe ou championnat du Sénégal mais de fournir aux équipes des joueurs sur la base d’un protocole.

Ne soyons pas surpris de votre nos clubs sombrer dans les compétitions internationales. Dès qu’un club gagne, au lieu de chercher à renforcer son effectif pour aller à la conquête de l’Afrique, on s’empresse de «vendre» ses meilleurs joueurs. Je crois que de telles mesures permettraient de juguler ce mal.

Mais ma réflexion va au-delà du football. C’est tout le sport qui doit être repris en main : le basket-ball ne gagne plus, le Hand n’existeq ue grâce á Seydou Diouf, le Volley, l’athlétisme, la Boxe sont en difficulté. Le Judo est en train de perdre son Dojo, même la lutte vit une crise. Il est alors temps que le Ministère engage cette réflexion profonde si nous voulons nous maintenir en football et remonter dans les autres disciplines.

Je termine par dire à ceux qui pensent que «l’État met trop de moyens dans le sport» que non, l’État doit faire plus et mieux. Le sport n’est plus un jeu tout court. Le sport est une industrie, un facteur de développement et un régulateur social.

En résumé, il faudrait, à mon humble avis,

Réorganiser le football pour avoir des clubs de ville.
Renforcer les clubs militaires et paramilitaires.
Amener les Collectivités territoriales et les sociétés à financer le football.
Que les écoles, centres et instituts ne compétissent plus en Championnat ou Coupe du Sénégal mais alimentent les clubs de ville sur la base d’un protocole en bonne et due forme.

Serigne Mbacké NDIAYE, ancien ministre 

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