Loi d’amnistie: Lamine Gueye dénonce l’impunité et appelle à la mobilisation

Le président du mouvement Askanwi Moonu Soxal, Lamine Gueye, a pris la parole pour dénoncer la loi d’amnistie adoptée en mars 2024, affirmant qu’elle créait « des conditions d’impunité en faveur des personnes qui ont commis des crimes graves».

Dans son intervention, il explique que « l’amnistie, c’est une mesure générale et collective, contrairement à la grâce présidentielle qui est une mesure individuelle », et précise qu’elle «efface les condamnations ou annule les poursuites pour certaines catégories d’actes, tout en préservant les droits des tiers ». Selon Lamine Gueye, l’amnistie telle que définie dans la loi, qui couvre des faits survenus entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024 tant au Sénégal qu’à l’étranger, inclut des infractions graves liées à des manifestations ou à des motivations politiques, et ce, même lorsque les auteurs n’ont pas été jugés. Il déplore que cette mesure, en amnestiant des cas de torture, de meurtre et d’autres crimes de sang, prive les victimes de leur droit de voir les responsables traduits en justice, « alors que quasiment 80 personnes ont trouvé la mort lors des manifestations ».

Lamine Gueye rappelle également que la reconsidération de cette loi est « une forte demande sociale » et insiste sur le fait que cette interprétation législative ne fait que confirmer une volonté d’impunité, critiquée depuis longtemps. Il salue par ailleurs la proposition de loi interprétative de l’honorable député Amadou Ba, estimant qu’elle permettrait de sortir de cette loi en excluant de l’amnistie les actes les plus graves, ce qui, selon lui, marquerait « le début de la fin de l’impunité dans ce pays ».

Enfin, il appelle tous les citoyens et patriotes à se mobiliser le jour du vote à l’Assemblée nationale, que ce soit par des marches, des rassemblements ou le port de brassards, afin d’exprimer leur soutien sans faille au groupe parlementaire et à l’ensemble des responsables politiques qui œuvrent pour la justice.
Massylla Moustapha Diongue.