L’ex Président Macky Sall dans le viseur de la justice sénégalaise: Vers une tempête politique

L’adoption en commission du projet de loi sur l’assistance aux détenus et le transfert des personnes condamnées entre le Sénégal et le Maroc suscite une vague de spéculations. Officiellement, ce texte vise à renforcer la coopération judiciaire entre les deux pays. Cependant, son adoption en urgence soulève des interrogations : s’agit-il d’un simple cadre juridique ou d’un levier politique pour d’éventuelles poursuites contre des dignitaires de l’ancien régime, voire contre Macky Sall lui-même ?
Certains leaders de l’opposition perçoivent cette initiative comme une manœuvre destinée à solder les comptes du passé. Si ce projet venait à être adopté, il pourrait permettre au gouvernement d’extrader l’ancien président, actuellement installé au Maroc.
Macky Sall sous pression : simple spéculation ou menace réelle ?
Depuis son départ du pouvoir, Macky Sall s’est fait discret. Pourtant, plusieurs de ses anciens collaborateurs font l’objet d’enquêtes pour des affaires de gestion financière. La question se pose alors : le nouveau pouvoir ira-t-il jusqu’à engager des poursuites contre l’ancien président lui-même ?
Le Premier ministre Ousmane Sonko et le président Bassirou Diomaye Faye doivent jongler entre leur promesse de rupture et la nécessité de préserver la stabilité politique du pays. Poursuivre Macky Sall enverrait un message fort sur la lutte contre l’impunité, mais risquerait aussi de radicaliser ses partisans et de nourrir un climat de règlements de comptes.
Les conséquences politiques et sociales d’une éventuelle poursuite
Si Macky Sall venait à être poursuivi, plusieurs scénarios sont envisageables.Des tensions politiques accrues seront, sans doute, à l’ordre du jour.L’opinion publique serait divisée, ravivant les rivalités entre l’ancien et le nouveau régime.Et ce serait un précédent dangereux. La judiciarisation de la politique pourrait instaurer une tradition de règlements de comptes systématiques après chaque alternance.Et une pression internationale verra le jour. Des institutions, comme la CEDEAO et l’Union Africaine, pourraient réagir face à des soupçons de persécutions politiques.Il faut s’attendre, également, à une mobilisation des partisans de Macky Sall. Des manifestations, un activisme accru, voire une perturbation de la paix sociale sont des risques réels.
Le dilemme du pouvoir : rupture ou réconciliation ?
Le parti Pastef, désormais au pouvoir, est à la croisée des chemins. D’un côté, les rapports de la Cour des comptes mettent en lumière des irrégularités sous l’administration de Macky Sall, renforçant les appels à des poursuites. De l’autre, une telle action pourrait être perçue comme une chasse aux sorcières, risquant de fracturer encore plus la société.Les dirigeants de Pastef doivent aussi gérer les émotions et les attentes de leurs électeurs, qui réclament des actes concrets en matière de justice et de lutte contre la corruption. Mais gouverner exige du discernement et une vision stratégique à long terme.
Le « protocole de Cap Manuel » : une paix brisée ?
Un élément clé de cette équation est le mystérieux protocole de Cap Manuel. Cet accord informel entre Macky Sall et Ousmane Sonko, avant l’élection présidentielle de 2024, aurait facilité la libération de Sonko et d’autres figures de Pastef, dont le Président Bassirou Diomaye Faye, lui-même, en échange d’une pacification politique.Depuis l’élection, des tensions sont apparues autour du respect de ces engagements. Certains estiment que Macky Sall n’a pas honoré sa part du marché, tandis que d’autres pointent du doigt le camp de Sonko. Cette rupture pourrait expliquer l’éventuel durcissement du nouveau pouvoir envers l’ancien président. Pourtant, Macky Sall est un bon joker pour le pouvoir en place qui pouvait l’utiliser pour huiler ses relations internationales qui ne sont pas au beau fixe. Une consultance de l’ancien Président Sall pouvait permettre au Président Bassirou Diomaye Faye de se familiariser avec les institutions financières internationales et le climat des affaires bouleversé par le nouvel ordre mondial. *Un équilibre fragile à préserver* Le Sénégal traverse une phase politique délicate. Le gouvernement doit agir avec prudence pour éviter de replonger le pays dans un cycle de règlements de comptes. L’urgence devrait être le renforcement des institutions démocratiques et la consolidation de l’État de droit.Si des poursuites sont engagées, elles doivent être basées sur des preuves solides et conduites de manière impartiale. À l’inverse, si Macky Sall échappe à la justice, le pouvoir devra justifier ce choix à ses partisans sans perdre en crédibilité.L’histoire a montré que dans bien des pays, la tentation de solder les comptes du passé peut mener à l’instabilité. Le défi du régime actuel est de prouver qu’il est porteur d’un nouveau modèle de gouvernance : un modèle qui transcende la revanche et qui ancre le Sénégal dans une ère de justice équitable et de maturité démocratique. L’avenir jugera. *Babou Biram Faye*
Si Macky Sall venait à être poursuivi, plusieurs scénarios sont envisageables.
Des tensions politiques accrues seront, sans doute, à l’ordre du jour.
L’opinion publique serait divisée, ravivant les rivalités entre l’ancien et le nouveau régime.
Et ce serait un précédent dangereux. La judiciarisation de la politique pourrait instaurer une tradition de règlements de comptes systématiques après chaque alternance.
Et une pression internationale verra le jour. Des institutions, comme la CEDEAO et l’Union Africaine, pourraient réagir face à des soupçons de persécutions politiques.
Il faut s’attendre, également, à une mobilisation des partisans de Macky Sall. Des manifestations, un activisme accru, voire une perturbation de la paix sociale sont des risques réels.
Le dilemme du pouvoir : rupture ou réconciliation ?
Le parti Pastef, désormais au pouvoir, est à la croisée des chemins. D’un côté, les rapports de la Cour des comptes mettent en lumière des irrégularités sous l’administration de Macky Sall, renforçant les appels à des poursuites. De l’autre, une telle action pourrait être perçue comme une chasse aux sorcières, risquant de fracturer encore plus la société.
Les dirigeants de Pastef doivent aussi gérer les émotions et les attentes de leurs électeurs, qui réclament des actes concrets en matière de justice et de lutte contre la corruption. Mais gouverner exige du discernement et une vision stratégique à long terme.
Le « protocole de Cap Manuel » : une paix brisée ?
Un élément clé de cette équation est le mystérieux protocole de Cap Manuel. Cet accord informel entre Macky Sall et Ousmane Sonko, avant l’élection présidentielle de 2024, aurait facilité la libération de Sonko et d’autres figures de Pastef, dont le Président Bassirou Diomaye Faye, lui-même, en échange d’une pacification politique.
Depuis l’élection, des tensions sont apparues autour du respect de ces engagements. Certains estiment que Macky Sall n’a pas honoré sa part du marché, tandis que d’autres pointent du doigt le camp de Sonko. Cette rupture pourrait expliquer l’éventuel durcissement du nouveau pouvoir envers l’ancien président. Pourtant, Macky Sall est un bon joker pour le pouvoir en place qui pouvait l’utiliser pour huiler ses relations internationales qui ne sont pas au beau fixe. Une consultance de l’ancien Président Sall pouvait permettre au Président Bassirou Diomaye Faye de se familiariser avec les institutions financières internationales et le climat des affaires bouleversé par le nouvel ordre mondial.
Un équilibre fragile à préserver
Le Sénégal traverse une phase politique délicate. Le gouvernement doit agir avec prudence pour éviter de replonger le pays dans un cycle de règlements de comptes. L’urgence devrait être le renforcement des institutions démocratiques et la consolidation de l’État de droit.
Si des poursuites sont engagées, elles doivent être basées sur des preuves solides et conduites de manière impartiale. À l’inverse, si Macky Sall échappe à la justice, le pouvoir devra justifier ce choix à ses partisans sans perdre en crédibilité.
L’histoire a montré que dans bien des pays, la tentation de solder les comptes du passé peut mener à l’instabilité. Le défi du régime actuel est de prouver qu’il est porteur d’un nouveau modèle de gouvernance : un modèle qui transcende la revanche et qui ancre le Sénégal dans une ère de justice équitable et de maturité démocratique. L’avenir jugera.
Babou Biram Faye