Lettre ouverte des femmes détenues à la prison du Camp pénal
Aujourd’hui (lundi 16 octobre 2023) cela fait 08 jours que nous observons une grève de la faim pour la libération immédiate et sans condition des détenus politiques et la dénonciation des conditions de vie malsaine de la Maison d’arrêt des femmes de Camp pénal que nous avons osé dénoncer :
Les longues détentions, les mandats de dépôt de trois ans, 05 ans ; les moisissures et champignons cancérigène dans les chambres et toilettes que la Directrice qualifie des traces de la pluie ; le manque d’aération des chambres dont les extincteurs ont cessé depuis 2017, la forte présence d’humidité et acariens causant des infections pulmonaires et autres. Plus de 02 ans les chambres n’ont pas été désinfectées; la surpopulation carcérale, la MAF est pleine à craquer ; l’absence d’alimentation saine et équilibrée (viande pourrie, mauvais poisson etc.
Sur ces points nous leur avons proposé des projets gratuitement comme la pisciculture, la culture de légumes, l’ouvrage d’un pizzeria, la fabrication de savons etc pour pallier au manque de budget que la Direction met en avant. Nous avons aussi dénoncé la négligence médicale: kou fébar fëgg pour infirmerie, infirmier/ infirmière bi rejeter la néla infirmerie dafa am heure. Les portes ouvertes des médecins en début de septembre n’ont pas eu de suite. Moins de 5 sur toute la détention. Pas d »activités pour plus de 100 détenues encore moins d’activités sportives. Les femmes s’assoient en longueur de journée et plusieurs d’entre elles sont sous traitement hémorroïdes graves…
Le don de savons ne couvre même pas deux semaines et il faudra l’ acheter à la cantine avec des prix surcotés. La liste est non exhaustive.
Depuis que nous avons informé la Directrice de notre décision d’aller en grève pour les motifs cités, la Direction l’a prise comme une attaque personnelle contre sa personne et nous mène une guerre injuste et illégale.
Au premier jour de grève, elle est descendue avec son adjointe pour tenir des propos mensongers et diffamatoires à notre endroit pour nous mettre en mal avec les autres détenues. Elle a fait fi de tous les points revendicatifs , tout, pour se focaliser sur la nourriture disant que les détenues sont dans de bonnes conditions la poudre aux yeux. Un manque d’humanité. Depuis quand la grève est devenue un crime ? Et bien, notez bien depuis lundi 09 octobre en plus des appels internationaux qui nous ont été interdits depuis notre détention, elles nous ont interdit :
– les appels téléphoniques
– les visites de nos proches maintenant une semaine nous n’avons pas reçu de visite
– interdit de tout achat à la cantine de la prison
_ Toute affaire que nous voulons censurer est rejetée de suite
_ les personnes qui communiquent avec nous sont tout de suite sanctionné
Pire, depuis le jeudi 12 octobre nous réclamons l’évacuation de Adji Adao PASTEF et autres mais la Direction refuse catégoriquement. Elles font preuve de non assistance de personne en danger.
<Kou fi dée ma woo procureur>
De tous les points relatifs à notre liberté, notre santé et sécurité, la Direction de la MAF n’a fait que changer de menu et améliorer les repas dans un environnement malsain et cancérigène en ce mois d’octobre rose.
# Alerte pour le ministre de la justice
# Pour l’administration pénitentiaire
# pour les organismes des droits humains
Etc
Nous sommes en danger et nos vies sont menacées
Adji Ndao souffre des reins sans aucune assistance médicale. Maty Sarr Niang a reçu les premiers soins les autres sont affaiblies.
Sanction : Dès le premier jour de grève, elles ont été changées de chambre et mutées là où il fait plus chaud. Rose et Chersty ont été en plus des autres sanctions, interdites d’aller en prière avec les autres chrétiennes.
Que tout le monde soit informé au niveau national et international pour que nul en ignore.
Les 8 femmes détenues en grève de la faim
Adji Ndao
Maty Sarr
Ndeye Fatou Fall alias Falla Fleur
Anta Laye Fall
Nafissatou Gueye
Yacine Diagne
Marieme Ba
Rose
Chersty