Lettre ouverte aux faiseurs de roi:  Du peuple immature

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Continûment tout me passe au dessus de la tête. Moi peuple, stupide faiseur de roi, fabricant de maitre de corvée au service du colon asservisseur; confectionneur de poète hypocritement cynique ; artisan de béni oui-oui pistonné pour que je reste toujours sous le joug de la servitude; créateur de nabab cruellement corrompu et pire encore de gourous, tonneaux vides fatalement ennuyeux et dangereux. Que suis-je donc entrain de combiner et de réclamer au lieu de gamberger? Ah si j’avais une cervelle! J’aurais tiré suffisamment de leçons de la manière dont  un petit douanier pour promouvoir son intérêt personnel auprès des impérialistes est venu me débusquer jusqu’aux cours de mes marabouts où je m’étais réfugié pour m’enrôler de force  dans les rangs du soldat chair à canon, ce soldat bafoué déni de tous ses droits. Ah si j’avais tant , un peu de jugeote et de mémoire! Moi Peuple, jamais je n’aurais oublié mes centaines de compatriotes morts criblés de balles sur l’ordre génocidaire du poète chef d’état parce qu’ils avaient simplement manifesté contre lui dans les rues de Dakar lors de la première élection présidentielle du Sénégal. Moi peuple Si je n’étais pas amnésique jamais je n’aurais oublié toute l’affliction que m’a faite son successeur, ce valet inconditionnel de la France en me radiant de la fonction publique, sans aucun droit, ni aucune mesure d’accompagnement pour leur famille, plongeant subséquemment plus de vingt milles citoyens,  desquels la majorité était constituée de pauvres femmes et de fragiles enfants, dont les rêves d’avenir radieux se furent subitement évanouis. Contribuant ainsi énormément à créer ma jeunesse qu’il injuriait avec toupet en la traitant de  ‘‘malsaine’’ et dont les tristes et moins pénibles ramifications, qui me gangrènent aujourd’hui encore, sont mes enfants dansant et s’enivrant de tintamarre, mes enfants embrigadés par des gourous ou totalement tournés vers la lutte au détriment du métier. Ah si j’avais un bon crâne! Moi Peuple, Jamais je n’aurais voté en l’an Deux mille une constitution pour offrir les pleins pouvoirs à un vieux retraité de soixante quatorze ans. J’aurais su que je dois toujours être un solide contre-pouvoir pour empêcher les dérives des élus dont la plus habituelle est de se croire roi sitôt élu; alors que le président de la république, n’est pas un monarque. Que suis-je donc entrain de manigancer et de requérir au lieu de méditer? Moi peuple désuni et vulnérable, Je ne mérite que le dirigeant que j’ai. Parce que je le veux ainsi ; puissé-je connaitre de nouveau les affres de l’esclavage, les angoisses handicapantes du travail forgé, du colonialiste, les tractations hypocrites que font sur mon dos les valets de l’impérialisme, du  néo-colonialisme et subir partout le mépris des insensés qui croient à la supériorité des races. Ah si j’avais un peu de raison et de bon sens moi peuple je me forgerais un idéal herculéen qui corrigerait irrévocablement la réalité affligeante dans laquelle je végète pour le bonheur et la sustentation d’autres vils êtres faits de sang et de chair comme moi. Oh mon pauvre  peuple, Réveille-toi Lève-toi et marche !

PS : www.youtube.com/watch?v=H71EE7nb1Lc Senghor tire sur le peuple

Papa Amadou Ndiaye

leconsulteursa@yahoo.fr

 

 

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