Lettre ouverte au Premier ministre Amadou BA sur les complaintes des populations du Boundou… (Par Maké DANGNOKHO)
Monsieur le Premier ministre,
Qu’il me soit permis de vous adresser mes meilleures salutations et de vous faire parvenir, dans une démarche patriotique et républicaine, les complaintes et doléances des populations du Boundou dans les départements de Goudiry et Bakel, région de Tambacounda.
L’auteur de ces lignes, Journaliste ayant le sens de l’observation, a séjourné durant 48 heures au Boundou lors de la Ziarra annuelle 2023 du Vénéré Khalif El hadji Bangaly Diakité Kaba (Allah lui prête encore longue vie et une bonne santé) pour constater et rapporter, au besoin, à qui de droit, les difficultés auxquelles les populations demeurent plus que jamais confrontées.
Au cours de la cérémonie officielle présidée par l’Adjoint au Préfet de Goudiry, M. Abdou Khadre Cissokho, un membre du Comité d’organisation a spécifiquement pris la parole pour faire savoir à l’assistance les nombreuses difficultés que rencontrent vos administrés du Boundou (localité répartie entre les départements de Bakel et Goudiry).
La première difficulté relatée par El hadji Diakité, porte-parole du jour, reste le désenclavement intérieur. Exceptée la RN1, il n’y a aucune route praticable au Boundou. Toutefois, il a par ailleurs félicité votre Gouvernement pour le lancement des travaux de la route Goudiry, Dianké Makhan en passant par Diéylani. M. Diakité est revenu aussi sur l’insuffisance des infrastructures sanitaires, éducatives, le manque d’eau potable et d’électricité dans plusieurs villages.
Le porte-parole des populations a déploré et insisté sur «la déforestation massive» dans le département de Goudiry. Pis, selon lui, «le vol de bétail traumatise les populations locales». Et, tous ces problèmes énumérés et non exhaustifs, sont aggravés par la faiblesse voir l’absence de réseau téléphonique sénégalais dans plusieurs localités du Boundou. Un fait inédit pour illustrer ce déficit de réseau téléphonique.
Déjeuner raté par l’Adjoint au Préfet et sa délégation chez le Khalif de Boundou
En effet, après la cérémonie officielle, il est de coutume de recevoir l’autorité administrative et sa délégation chez le Khalif pour le cocktail, le déjeuner ou le diner. Sur place, les dernières prières sont formulées marquant ainsi la fin de la Ziarra.
Ce 21 février 2023 à Diéylani, les observateurs que nous sommes, avons constaté que l’Adjoint au Préfet de Goudiry, M. Cissokho, venu représenté le Président de la République et son Gouvernement, a raté l’occasion de déguster de délicieux plats, des boissons fraiches, des fruits bien conservés au domicile du Khalif. En plus, il n’a pas pu avoir un tête à tête avec le Vénéré Saint Homme du Boundou et bénéficier de ses précieuses prières. Et vous savez pourquoi ? A cause d’un déficit de réseau téléphonique. Comment ?
Juste après la cérémonie officielle, tous les membres du Comité d’organisation ont accouru à la maison pour finaliser la mise en place afin de recevoir l’Adjoint au Préfet et sa délégation dans de très bonnes conditions. Hélas, n’ayant vu personne pouvant le conduire chez le Khalif général pour déjeuner car la cérémonie s’est terminée vers 15h 30, l’autorité administrative a tout bonnement repris la route pour retourner à Goudiry.
Quelques minutes après, aucun membre du Comité d’organisation n’a réussi à joindre par téléphone l’Adjoint au Préfet malgré leurs multiples tentatives. Que faire des plats de viande, boissons, fruits… ? Je vous laisse deviner. Grande a été la déception du Comité d’organisation qui par le passé a reçu 02 Gouverneurs et 4 Préfets. Toujours est-il qu’un traiteur est déplacé depuis la ville de Tambacounda pour un service de qualité.
Dès lors, l’obtention d’un bon maillage du Sénégal en réseau téléphonique n’est pas un luxe mais une absolue nécessité. Ce problème impact plusieurs secteurs parmi lesquels la sécurité, la santé, la mobilité des biens et services… Dans certains villages transfrontaliers au Boundou, nombreux sont nos compatriotes qui utilisent le réseau téléphonique du Mali. Est-ce normal ?
Tout en vous souhaitant une bonne réception de la présente lettre ouverte, je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de mes sentiments respectueux et de ma profonde gratitude. Que nos prières vous accompagnent, dans votre noble et délicate mission, à la tête du Gouvernement.
Source : alkuma.info