LES PAYS AFRICAINS INVITÉS À DÉVELOPPER LE COMMERCE INTRA-AFRICAIN

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Les pays africains doivent mettre en place une zone de libre échange et harmoniser leurs procédures afin d’intensifier le volume de leurs échanges commerciaux intra-africains qui peinent à atteindre les 12%, a plaidé, samedi à Dakar, le Premier ministre Mahammad Boun Abdalah Dionne. 
« A l’échelle du continent, nous devrons davantage travailler à l’instauration d’une zone de libre-échange et œuvrer à une harmonisation des procédures et à la réalisation des corridors et infrastructures sous-régionaux, tels que entrepris avec le NEPAD », a-t-il déclaré.
Le chef du gouvernement sénégalais présidait la cérémonie officielle d’ouverture de la 24ème Foire internationale de Dakar (FIDAK) dont le Cameroun est l’invité d’honneur.

Selon M. Dionne, seule une zone de libre-échange permettrait aux pays africains « d’envisager un saut qualitatif dans l’intensification de nos échanges » intra-africains, « encore bien modestes ».

« Les chiffres qui l’illustrent sont à la fois éloquents et cruels. En effet, alors que le volume des échanges intra-asiatiques et intra-européens tourne respectivement autour de 52% et 72%, celui des échanges intra-africains peine à franchir les 12% ».

De fait, l’Afrique, « à l’exclusion des pays méditerranéens, reste l’une des zones où le commerce international est le plus coûteux », alors que « la mise en place de mesures de facilitation des échanges commerciaux auront toutes les chances d’excéder les coûts liés à ce domaine ».
« Dans le contexte actuel de globalisation et de concurrence plus exacerbée dans le domaine des échanges commerciaux, il y a un réel besoin à développer le commerce à nos portes et avec nos voisins les plus immédiats », a plaidé Mahammad Boun Abdalah Dionne.

Selon lui, 11 des pays où le coût des exportations est « le plus élevé dans le monde » sont situés en Afrique, dont un en Afrique de l’Ouest et six en Afrique Centrale.

« En moyenne, il faut 33 jours pour transiter en Afrique sub-saharienne, contre 11 dans les pays de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) », a-t-il indiqué.

De même, « l’importation d’un conteneur normalisé prend en moyenne 37 jours (en Afrique) pour un coût de 2.567 dollars, alors qu’il prend 22 jours pour un coût de 958 dollars pour l’Asie du Sud-est et le Pacifique ».
Ces chiffres selon M. Dionne, devraient « vite faire agir le continent », en l’amenant à lutter contre la fragmentation géographique et économique, le manque d’infrastructures transnationales et la faiblesse du secteur manufacturier.
« Ce constat nous interpelle tous, au regard de tout le potentiel que le continent et ses populations gagneraient, en organisant des flux commerciaux plus intenses et plus fluides pour nos produits », a-t-il suggéré.
De l’avis du chef du gouvernement sénégalais, la facilitation des échanges est devenue un enjeu au plan intracontinental et entre l’Afrique et le reste du monde.

Il a cependant salué « la volonté affichée des pays et des instances régionales » de travailler à apporter des solutions à cette situation.

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