Les attaques de Abdoul Mbaye contre l’Administration sénégalaise sont tristes (Mamadou Sy Tounkara)
Les récriminations de Abdoul Mbaye contre les lenteurs et lourdeurs de l’Administration sénégalaise témoignent d’un mal véritable de nos élites : se plaindre mais ne jamais agir. Ce monsieur a été le chef de cette Administration pendant 17 mois, du 03 avril 2012 au 1e septembre 2013. Qu’a t-il fait pour que ces maux dont souffrent les pauvres et simples Sénégalais tous les jours disparaissent? Quelles réformes ou innovations avait-il apportées au temps où il était Premier ministre pour que personne ne fasse plus perdre du temps, de l’argent et de l’énergie au citoyen et qu’il soit mis dans le confort ? Ou ne vient-il de s’en rendre compte que maintenant qu’il veut accéder au pouvoir législatif ?
D’ailleurs, sur ce coup précis, ses attaques contre l’Administration sont infondées. Cette dernière ne fait qu’appliquer la loi électorale
proposée par le Gouvernement et votée par les députés le 02 janvier 2017. Les fonctionnaires en charge des élections doivent être
félicités pour leur dévouement au service de la République. Ces attaques sont juste tristes car émanant de quelqu’un qui a été en
position d’y remédier mais ne le fit point.
Il faut juste rappeler que l’Administration sénégalaise a été créée par la colonisation française pour optimiser les objectifs du
brigandage colonial : exploiter, dominer et asservir les populations.
Le colonisé étant traité comme un sujet et non un citoyen, lui faire perdre du temps dans des procédures inutiles extrêmement
inconfortables est chose normale. Et c’est ce qui perdure car nous n’avons pas entrepris le projet de décoloniser notre société et notre
Etat en profondeur.
Abdoul Mbaye se plaint aujourd’hui parce qu’il n’a pas fait son travail alors qu’il était Premier ministre. Ces lenteurs, lourdeurs et
tracasseries administratives qui le rattrapent aujourd’hui doivent être corrigées par les élites au pouvoir par la décolonisation et la
modernisation de notre Etat qui doit être au service du citoyen qui le paie et l’entretient par ses impôts et taxes.
Mamadou Sy Tounkara