Le temps des civilités (Par Abdou GNINGUE)
La deuxième décennie du 21e Siècle est entamée depuis la semaine dernière avec l’année 2021. Il est vrai dans une atmosphère pesante à cause de la pandémie du Coronavirus. Mais cela n’a pas empêché tous les citoyens du monde d’échanger des civilités parce qu’il faut apprendre à vivre avec ce virus, comme disait l’autre.
Tout ce mois de janvier devait être un moment de souhait de bonheur, de prospérité, de santé et de paix pour les uns et les autres. Quatre éléments sans lesquels toute vie ne peut être normale. Mais hélas, pour les politiciens, toutes les occasions sont bonnes pour se positionner pour un gain….politique éventuel, surtout à la veille de joutes électorales annoncées.
En parcourant les différents messages de ces hommes politiques, totalement différents de ceux de nous autres simples citoyens, on constate de mauvaises prédictions qui risquent de s’abattre sur notre pays, surtout sur le plan économique. La plupart des opposants nous parlent d’une économie mal en point comme s’ils nous apprenaient quelque chose que tout le monde a constaté. Mais comme, ils sont dans leur rôle d’opposants (sous les tropiques) c’est à dire prendre un marteau et s’acharner sur le point où on sent la douleur, pour toujours chercher un gain…politique.
Cependant le président de la République a tenu à rassurer les populations qui l’ont élu en 2019. Il est vrai, les doléances fusent de partout, et à juste raison, pour des populations qui sont très largement atteintes par les conséquences de la pandémie.
Elles demandent le minimum vital, à savoir de l’eau potable, de l’électricité et des terres pour produire et consommer. Durant cette année 2020, certes, la pluie était au rendez-vous et les récoltes globalement bonnes. Mais on a enregistré à travers tout le pays beaucoup de protestations concernant les terres attribuées à des étrangers et même à des nationaux pour exploitation au détriment des véritables cultivateurs. Ces litiges ne sont toujours pas résolus à cause de saisine de la justice. Sur cette question le gouvernement doit être ferme et sanctionner tous ceux qui s’adonnent à la spéculation foncière. Nos hommes d’affaires qui veulent investir dans l’agro-alimentaire ont à leur disposition des milliers d’hectares de terres en friche dans la vallée du fleuve Sénégal.
Mais pourquoi ils n’iraient pas investir sur ces lieux et mettre en place des unités industrielles qui généreraient des milliers d’emplois pour réduire voire annihiler toute tentative de départ vers l’Europe, à travers les océans, par une jeunesse désemparée. Il est vrai que nos hommes d’affaires, j’allais nos affairistes, sont partisans du moindre effort pour gagner de l’argent. Ils ne retiennent pas les paroles d’une chanson d’un artiste africain: que l’Argent appelle…l’Argent, c’est à dire il faut investir pour gagner de l’argent. Souvenez-vous de ces membres de l’Unacois (union nationale des commerçants et industriels du Sénégal) qui protestaient sur le monopole de la CSS (compagnie sucrière sénégalaise), l’Etat leur avait octroyé des milliers d’hectares dans la vallée pour cultiver la canne et installer une raffinerie de sucre, ils ont décliné l’offre, préférant s’adonner à leur gymnastique favorite: importer de containers de…sucre pour concurrencer la CSS qui emploie des milliers de sénégalais.
Alors que nos importateurs n’ont besoin que deux voire 3 employés…au grand maximum pour faire marcher leur business. Tant que notre économie va fonctionner sur cette base, il faudra attendre très longtemps, pour réussir l’émergence souhaitée à l’orée de 2035.
Dans le secteur de la pêche on assiste au même subterfuge pour gagner de l’argent sans le moindre effort. Nos affairistes s’associent avec de grands armateurs pour immatriculer leurs embarcations sur le pavillon sénégalais et le tour est joué. On les autorisent ainsi à pêcher dans nos eaux en payant de maigres taxes au détriment au trésor national mais aussi de la pêche artisanale. Le gouvernement doit être plus vigilant devant des Sénégalais qui sont loin d’avoir un comportement patriotique. L’obtention d’une licence de pêche doit être un véritable parcours du combattant pour éviter le pillage de nos ressources halieutiques.
Pour revenir au message du nouvel an du président Macky SALL, il faudrait revoir la rencontre avec la presse. La formule de cette année où il y avait moins de journalistes est plus intéressante que celle de l’année dernière au cours de laquelle il y avait beaucoup trop de questions politiques au détriment de sujets ouverts sur les préoccupations majeures des citoyens. Mais le hic cette année, c’est qu’il n’y avait pas de possibilité de relance pour les journalistes. Et tout le monde sait que pour qu’une interview soit vivante, il faut que le journaliste ait la possibilité de relancer son interviewé parce que certaines réponses suscitent d’autres questions. Nous pensons que 3 journalistes doivent être désignés pour accomplir cette tâche. Ils se répartiraient les différents thèmes à aborder avec le président de la République. Les médias peuvent s’entendre pour choisir les confrères qui pourraient accomplir cette mission pour le bonheur des auditeurs et téléspectateurs. Mais il faut un choix judicieux sur de véritables professionnels surtout pas d’amplificateurs de propos d’hommes politiques.
DEWENATI à tous. Surtout à mes cousins Al Pulaar que je taquine souvent dans cette chronique. Je sais qu’ils me pardonneront, comme on dit, surtout que cette année une bonne partie des récoltes de mil de leurs cousins Sereers du Sine a été envoyé au Fouta pour leur Lachiri Haako préféré. En mode…Fast Track!
Abdou GNINGUE
Journaliste Citoyen du monde rural