Le Sénégal, sur un fil tenu ? (Par Gallo THIAM)

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Après plus d’un lustre de vives tensions politiques, le Sénégal a franchi une nouvelle ère avec l’élection de Bassirou Diomaye Faye, comme 5ème Président. A l’épreuve du pouvoir, le tout nouveau Chef de l’État promet de ne jamais décevoir le peuple sénégalais, et annonce en même temps des réformes majeures dans son premier discours à la nation. Le temps de l’action va-t-il prendre le dessus sur le verbalisme politique ?

L’espoir est permis avec le renouvellement du corps politique, très engagé à apporter de nouvelles méthodes de gouvernance économique et financière, sociale et politique. Surtout que cette offre nouvelle de gestion publique est basée sur un projet de « reprise » en main de notre souveraineté nationale dans tous les domaines, concernant les prérogatives institutionnelles de chacune des deux têtes de l’exécutif telles proposées dans le projet pastefien. Ma conviction est que ce ne sera pas une tâche facile, car, dans la marche d’un État, les hommes nouvellement arrivés au pouvoir sont souvent confrontés à des problèmes de gestion des ressources humaines. De casting ! En plus, pour être compétitives, les nouvelles autorités étatiques, en premier le président Diomaye, se doivent d’offrir à leurs concitoyens un bonheur matériel, seront-ils à la hauteur ? Cela dit pour réussir leur mission commune, elles sont tenues de ne pas l’entacher de vices, des faiblesses de leurs propres volontés.

Mais attention à la chasse aux sorcières agitée par la société civile. Certes des vies ont été gâchées, des emplois perdus, des carrières brisées et des honneurs bafoués, mais la chasse aux sorcières n’est pas dans la culture sénégalaise. C’est là justement où le pouvoir est complexe et dangereux surtout quand l’atmosphère psychologique et politique installe chez les vaincus un climat de peur et de psychose. D’interminables listes noires circulent dans les réseaux sociaux. Ceux qui y figurent sont connus du régime déchu, ils seront lourdement châtiés, avance-t-on. C’est une demande sociale comme Karim Wade l’avait été avec la Crei.

En définitive, cette traque aux sorcières en téléchargement ne risque-t-elle pas de vampiriser le régime Diomaye, comme dirait l’autre ? Donc, là où Macky Sall a échoué avec la Crei, le Président Diomaye Faye peut-il réussir avec l’Ofnac ?

Mame Gallo THIAM

(Archiviste documentaliste)

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