Le PS á l’épreuve des clivages idéologiques et du realisme politique gage de sa survie

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La réflexion et le soubassement idéologique ont construit notre parti au-delà des batailles politiques d’obédiences, de tendances et de courants, selon les enjeux politiques du moment. Au delà de la symbolique, les clivages « gauche » et « droite » sont avant tout des positions de camps distincts au sein de l’hémicycle français. Reposer la question de la pertinence d’une telle séparation de partis ou courants idéologiques, revient de manière banale à prêter attention a ceux qui se côtoient aujourd’hui dans chaque camps, ceux qui préfèrent se mettre aux deux extrêmes et ceux qui préfèrent s’équilibrer au centre.

En restant toujours avec nos amis français ou même européens, nous pouvons nous rendre compte que les frontières des deux camps, historiquement « gauche » pour les socialistes-communistes et « droite » pour les libéraux et nationalistes, sont devenues multiples. Ainsi l’on pourrait en arriver à penser que nous autres politiques sommes atteints d’un point de vue idéologique par le trouble de la personnalité borderline. Cela étant, nous sommes tentés selon les intérêts du moment de glisser d’un camps à l’autre au gré des coalitions, alliances électorales et du besoin d’affirmation. Ces enjeux prennent le pas de plus en plus sur la fidélité que l’on devait traditionnellement à son parti et ses convictions idéologiques.

Cet état de fait nous amène à davantage pointer les convergences programmatiques à buts électoralistes qu’à l’attachement à des théories que certains taxent de dépassées. Comme le dit l’adage wolof « bala nga né naam, nékeu fa », l’enjeu étant avant tout d’accéder au pouvoir par tous moyens. Sinon comment justifier l’alliance BBY en 2012 entre socialistes majoritairement et des libéraux minoritaires en termes de nombres de partis constituants, contre une coalition de libéraux avec comme chef de file le PDS de Abdoulaye Wade sous bannière SOPI. En d’autres termes, en quoi BENNO bannière de rassemblement de l’opposition d’alors (Tanor et Niasse apportant BENNO et Macky cotisant avec son YAAKAAR) et en face SOPI ont réellement à voir avec les idéologies fondatrices héritées d’outremer ?

Si le débat est ramené a l’échelle de notre parti, on est tenté de penser que l’orthodoxie est de mise ne serait-ce de par l’étymologie. Mais il sera toujours difficile de tourner les fondations, puis les constructions successives de Senghor et ses successeurs, en dérision. Sinon pourquoi le PS, malgré toutes ses infortunes n’ose pas encore se réinventer et au moins changer sa dénomination « PS » avant toutes autres choses ?

Il est aisé de constater l’étendue de la question et la foultitude des analyses qu’une réflexion restrictive ne saurait recouvrer en sa globalité. Mais le mérite est dans le fait d’oser soulever un coin du voile et de dévoiler la nudité cachée, avant de se faire houspiller par pudeur, par manque de courage de se remettre en question, ou par la peur tout court du changement car l’inconnu nous abhorre.

Bref, la réflexion peut continuer encore et encore !

Mamadou MBODJ DIOUF
Membre Bureau Politique du PS
MBA Paris Dauphine PSL

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