Le président Macron en marche contre les terroristes
Le président Emmanuel Macron est en djihad contre le terrorisme. Hier, dans son discours d’ouverture de la conférence des ambassadeurs tenue à Paris, en France, il a déclaré que la lutte contre ce phénomène ‘’islamiste’’ est la première priorité de leur politique étrangère.
La France ne veut pas rendre la vie facile aux terroristes qui s’en prennent aux citoyens, dans des lieux publics, etc. Elle est en croisade contre ce phénomène qui, au regard des dernières années, ne cesse d’installer la psychose dans ce pays. Avec ses lots de dégâts humains. Peiné par la montée de cette pratique, le président Emmanuel Macron engage le djihad pour leur barrer la route. D’ailleurs, la conférence des ambassadeurs, qu’il a initiée hier à Paris, en France, s’inscrit dans cette dynamique. Selon lui, il s’agit d’assurer la sécurité de leurs concitoyens en faisant de la lutte contre le terrorisme ‘’islamiste’’ la première priorité de leur politique étrangère.
‘’Oui, je parle bien d’un terrorisme islamiste et j’assume parfaitement l’emploi de cet adjectif. Car rien ne serait plus absurde que de nier le lien entre les actes terroristes que nous vivons et une lecture à la fois fondamentaliste et politique d’un certain islam. L’angélisme n’est pas de mise à cet égard, pas davantage que ne l’est une peur de l’islam qui confond islamiste et islamique, et tend à embarquer dans le soupçon général les millions de musulmans qui vivent en Europe et n’ont aucun rapport avec ces doctrines fanatiques’’, a-t-il dénoncé dans un document de 15 pages. Il a aussi salué le courage des musulmans qui, apprécie-t-il, se dressent parfois au péril de leur vie contre cet ‘’obscurantisme assassin’’.
A travers ses propos, deux ‘’grandes zones’’ concentrent aujourd’hui leurs efforts dans la lutte contre ce terrorisme. Il s’agit de la Syrie et de l’Irak d’un côté, de la Libye et du Sahel de l’autre. Dès son extension en Syrie et en Irak, constate le successeur de François Hollande, Daesh a commencé à planifier des attaques contre ‘’nos intérêts, nos vies, notre peuple’’. Pour Emmanuel Macron, qui considère Daesh comme ‘’notre’’ ennemi commun, le retour de la paix et la stabilisation de l’Irak puis de la Syrie, sont à cet égard, une ‘’priorité vitale’’ pour la France.
Suffisant pour lui de motiver : ‘’C’est pourquoi nous devons contribuer à enclencher en Irak, à certains égards, comme en Syrie surtout, une transition politique inclusive où les populations seront justement représentées et nous investir dans la reconstruction de ces deux pays. En Syrie, nous devons terminer la guerre et gagner la paix dans ces deux pays (…) Enfin, nous avons pris l’initiative d’un groupe international de contact associant les principaux acteurs engagés en Syrie. Désormais accepté par nos interlocuteurs, ce groupe permettra de donner une nouvelle impulsion au processus piloté par les Nations Unies…’’, a-t-il détaillé. Avant de relever que la Libye et le Sahel sont l’autre foyer d’instabilité. A ses yeux, la situation de la Libye en a fait un refuge pour les terroristes.
Mobiliser tous les soutiens contre le terrorisme
Il faut dire que dans quelques jours, à New York, le président français promet qu’ils veilleront à la bonne mise de la feuille de route de la Celle-Saint-Cloud en soutien de l’action du nouveau représentant spécial des Nations Unies, M. Ghassan Salame, pour voir ce qui a été fait en Libye. La France plaide également pour que les pays voisins soient protégés contre les risques terroristes. A cet égard, un déplacement des autorités françaises est prévu en Tunisie et les pays limitrophes. ‘’A ce titre, la décision de mon prédécesseur d’engager rapidement la France au Mali, plus largement au Sahel, a été l’honneur de notre pays et une bonne décision. Cela reste un impératif. Il appelle aussi à une réflexion sur l’avenir. En me rendant à Gao, puis à Bamako, j’ai voulu soutenir l’effort collectif des pays de la région au sein du G5 Sahel, le combat militaire que nous menons dans cette région, en particulier au travers de la force Barkhane… Il a pour objectif la lutte contre le terrorisme. Et je souhaite, à cet égard, que dans les prochaines semaines, les priorités puissent être réévaluées à l’aune de cet objectif prioritaire’’, milite le chef de l’Etat français.
Ce dernier compte sur ses ambassadeurs pour mobiliser tous les soutiens possibles à ‘’notre démarche’’ de sécurité et de développement en faveur du Sahel.
Emmanuel Macron de souligner que l’éradication du ‘’terrorisme islamiste’’ passe aussi par l’assèchement de ses financements. C’est le lien des liens qui existent entre l’immigration et le terrorisme, poursuit-il. Selon lui, les réseaux de trafics d’hommes, de drogues et d’armes sont, à travers le Sahel, intimement liés aujourd’hui aux réseaux terroristes. ‘’Leur démantèlement est donc une priorité absolue. C’est l’objet même de l’action que nous conduisons sur le terrain, de celle que nous conduisons avec l’ensemble des organisations régionales et de l’Union africaine. Au G7 comme au G20, des avancées ont été réalisées, notamment avec le renforcement du GAFIS sur lequel la France concentrera ses efforts’’, jubile le chef de l’Etat.
Au total, invite M. Macron, ‘’si nous voulons des résultats dans cette lutte contre le terrorisme et son financement’’, il faut maintenir des ‘’liens exigeants’’ avec tous et avoir un ‘’agenda clair’’ et des priorités établies. C’est-à-dire celles qu’il a déjà rappelées. Pour couronner le tout, le président Macron souhaite réunir, en début d’année prochaine, à Paris, une conférence de mobilisation contre le financement du terrorisme.
L’autre défi reste la crise migratoire née, en large partie, des situations de déstabilisations régionales profondes, avance-t-il. Il s’y ajoute aussi d’autres facteurs comme les changements climatiques, la diplomatie, le développement, etc.
Emmanuel Macron : ‘’L’avenir du monde se joue en Afrique’’
La route de la Méditerranée centrale connaît, depuis le début de l’été, une ‘’diminution importante’’ du nombre de migrants, remarque M. Macron. Le chef d’Etat français d’ajouter que malgré tout, près de 800 000 réfugiés et déplacés attendent aujourd’hui du côté libyen. A cet égard, le mal reste entier. ‘’L’Italie et la Libye attendent de nous une coopération renforcée, que nous devons leur accorder. Elle a produit ses premiers effets, en particulier avec le renforcement de l’action des gardes-côtes. Enfin, la route de la Méditerranée occidentale vers l’Espagne redevient une préoccupation. C’est dans ce contexte que la France a mis au point, ces dernières semaines, un plan global et cohérent pour appréhender, à partir des efforts déjà entrepris, l’ensemble du parcours migratoire, depuis les pays d’origine jusqu’aux pays de destination’’, glisse-t-il dans son texte.
La déclaration conjointe adoptée hier, à Paris, autour de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, de l’Espagne, du Tchad, du Niger, de la Libye et de l’Union européenne s’inscrit dans le cadre de cette lutte. ‘’L’Afrique n’est pas seulement le continent des migrations et des crises. C’est aussi le continent d’avenir. A ce titre, nous ne pouvons pas le laisser seul face à ses défis démographiques, climatiques, politiques. Nos entreprises, nos étudiants, nos chercheurs, nos artistes doivent s’y intéresser. Je me rendrai prochainement à Ouagadougou pour porter ce message, à travers la sécurité, le développement, la diplomatie, les liens économiques et l’innovation. La stratégie que je veux mettre en œuvre consiste à créer un axe intégré entre l’Afrique, la Méditerranée et l’Europe’’, dévoile le président Macron. Pour lui, c’est en Afrique que se joue largement l’avenir du monde.
‘’La France ne saurait être ce pays postcolonial hésitant entre un magistère politique affaibli et une repentance malsaine. Les pays d’Afrique seront nos grands partenaires. Et nous devons continuer à apprendre d’eux, comme ils peuvent apprendre de nous. Pour nourrir cet échange, je mettrai en place, dans les prochaines semaines, un Conseil présidentiel pour l’Afrique ; structure inédite, tournée vers les attentes de nos jeunesses’’, promet-il. Ledit conseil ambitionne de transformer la gouvernance de la politique africaine en réunissant auprès du chef de l’Etat français un groupe de personnalités engagées et issues de la société civile.