Le Bloc-notes de Abdou GNINGUE: Tous des… otages!
Nous allons emprunter au grand homme de lettres français, Paul Valéry cette définition de la Politique « la politique est le produit le plus ignoble et le plus néfaste de l’existence des sociétés humaines……Toute politique est une volonté de rendre une population conforme à un modèle créé par l’esprit, et de mener les affaires de cette masse comme une affaire d’un seul- ce qui se fait en nommant ce Seul :Nation, État, peuple-etc. » On ajoutera à cela, cette réflexion d‘un penseur américain James Freeman Clarke pour qui, Un politicien pense à la prochaine élection alors que L‘homme d‘Etat, à la prochaine génération.
A y regarder de près, nous voyons que nous sommes tous des otages des politiciens. Cela doit guider notre comportement vis-à-vis de beaucoup de marchands d‘illusions qu‘on appelle par le générique de Politiciens qui se servent de nos enfants pour accéder au pouvoir et par tous…les moyens. Les événements de ces derniers jours viennent nous donner une illustration parfaite de ce machiavélisme qui anime ces politiciens. Quand certains citoyens se réjouissent, sur des plateaux de télévision, des images d’enfants qui sortaient de la maternelle et à qui on faisait répéter des slogans politiques, c’est un comportement qui devait être condamné par tout adulte conscient et responsable.
Notre jeunesse doit savoir que son avenir n‘est pas dans la rue au service de politiciens qui s’érigent en… Présidents de la rue publique. La place des jeunes est dans les salles de classes, les amphithéâtres et dans les ateliers pour préparer leur avenir. Les jeunes doivent toujours éviter d’être manipulés par qui que ce soit. Leur avenir doit être entre leurs mains en acceptant une bonne formation adaptée aux besoins de l’heure.
Il est vrai, que c‘est le pouvoir en place qui doit être le garant du bon déroulement de la préparation à la vie active de cette jeunesse. Les différents pouvoirs, qui se sont succédé, ont tout essayé. Dans les années 1980, le gouvernement du President Abdou Diouf, le socialiste, avait mis en place un fonds de financement pour ces jeunes sénégalais diplômés d’université qu’on appelait les maîtrisards. Beaucoup d’entre eux avaient investi dans la boulangerie-pâtisserie mais les résultats n’ont pas répondu aux attentes. Quand au Président Abdoulaye Wade, le libéral, lui aussi a multiplié le nombre des universités sénégalaises pour massifier la formation des cadres.
Le président Macky SALL s’est lui aussi retroussé les manches pour participer à la lutte contre le manque d’emplois des jeunes. Les Domaines agricoles Communautaires (DAC) sont un des projets phares de sa gouvernance qui peut participer à fixer ces jeunes dans le terroir pour gagner honnêtement leur vie et éviter ainsi de venir grossir les rangs des sans emploi des grandes villes, cibles faciles des politiciens. On oubliera pas aussi, les différents fonds de financement des jeunes et des femmes comme la délégation de l’entreprenariat rapide ( DER) pour accéder à la mise à disposition de fonds de départ pour de petits business. Avec la découverte du pétrole et du gaz dans notre pays, des écoles et autres centres de formation se créent pour que tous les métiers liés à ces deux ressources soient disponibles. Ainsi, une main d’œuvre qualifiée et des cadres bien formés sont dans l’attente. Les universités sont en train de se réajuster pour que, munis de son diplôme, le jeune soit employable immédiatement. C’est cette anticipation qui manque souvent aux dirigeants. La chaude alerte de l’autre semaine a réveillé les méninges de ceux-là qui étaient dans la routine.
Tout cela pour rappeler à notre jeunesse d’éviter d’être utilisée par des hommes qui veulent accéder au pouvoir en leur faisant miroiter le plein emploi une fois aux commandes. Ce qui n’existe nulle part sur cette terre. Donc il faut que la classe politique parle un langage de vérité à notre jeunesse qui est dans son rôle de revendication d’un avenir meilleur. Cette situation de détresse, qui n’est pas un phénomène purement sénégalais, est le lot de tous les pays en développement de tous les continents. La seule différence est que dans nos pays, sous les tropiques , tout est prétexte pour faire de la politique politicienne c’est à dire celle d’ engranger des gains politiques au prix de la mort d’enfants, innocents, inconscients, qui manquent de repères. Nulle n’a le droit de faire de la récupération politique dans une affaire qui concerne deux citoyens d’égale dignité. Nos hommes politiques, de tout bord, doivent épargner notre jeunesse de leurs querelles et rivalités, pour préserver la cohésion nationale.
Par ailleurs, à nos enfants, nous devons leur apprendre à respecter nos Institutions mais aussi tous les symboles de la République. Quand de jeunes gens vont attaquer des brigades de gendarmerie ou des commissariats de police, ces forces de défense et de sécurité qui veillent sur nous et nos biens, il y a de quoi s’inquiéter sur l’avenir de notre pays. La crise économique que traverse le monde ne doit jamais servir de prétexte pour fouler aux pieds ce qui rassemble dans une Commune Volonté de Vie Commune.
Cette crise de l’emploi a été amplifiée par la pandémie du Covid 19 où toutes les économies de tous les pays se sont sont effondrées. Il faudra plusieurs années, selon les spécialistes, pour que l’économie mondiale retrouve son rythme normal, la vie avec.
Abdou GNINGUE
Journaliste Citoyen du monde rural