Le Bloc-notes de Abdou GNINGUE – Retour à la terre ?

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Depuis un certain temps, on entend, certains leaders politiques, appeler à un retour à la terre de ces jeunes qui traînent dans nos villes parce que sans emploi. Belle proposition mais impossible à réaliser. Quel est le jeune citadin qui va accepter d’aller dans la vallée du Fleuve Sénégal ou quelque part à l’intérieur du pays, pour cultiver quelques hectares de n’Importe quelle spéculation pour participer à sa manière, à la recherche d’une souveraineté alimentaire nationale ?  Parmi eux,( les Boys Dakar en particulier) dont certains pensent que les arachides sont cueillies sur les….branches d’un arbuste parce n’ayant jamais  visité un champ d’arachides.
L’Etat fait un effort dans ce sens en mettant en place les DAC(les domaines agricoles communautaires ) qui rappellent les Kibboutz des israéliens ou les autres kolkhozes et sovkhozes de l‘ex Union Soviétique. A y regarder de très près, on remarque que c’est les jeunes des localités où sont implantés les DAC qui fréquentent ces structures et rares sont des adhérents venant d‘autres régions. L‘ideal serait de faire de sorte qu‘il y ait des structures d‘accueil pour héberger ceux qui sont venus d‘autres régions.
Par ailleurs, il faudrait que tous ces jeunes marchands à la sauvette de la capitale, qui se faufilent entre les voitures aux heures de pointe,  pour proposer leurs marchandises,  soient priés de retourner à la terre au sein des DAC de leurs régions, pour gagner dignement leur vie.
Pour freiner l’exode rural, le Gouvernement devrait rappeler à l’ordre nos hommes d‘affaires qui les retiennent en ville pour qu’ils leur écoulent leurs marchandises, débarquées des nombreux containers importés et remplis d’objets divers.
Nos hommes d’affaires doivent s’investir dans l’agro business pour aider à créer des emplois pour les jeunes, par la création d’unités industrielles de transformation de nos produits locaux.
Les ASC, associations sportives et culturelles, on devrait même dire AS, parce le volet culturel est presque absent dans leurs activités. Elles font du sport tous azimuts souvent suivi de violence intolérable.
Les ministères des Sports, de la Jeunesse et de la Culture devraient donner un cahier de charge à chaque ASC avant le démarrage de la saison des Navetanes. Le ministère de la jeunesse  imposerait à toutes les ASC des zones rurales la mise en place de champs collectifs de mil, de maïs, de riz ou d’arachides pour financer leurs activités et participer ainsi au développement national.
Les ASC, en zones urbaines,  seraient orientées vers des tâches d’utilité publique.
Pour le ministère de la Culture pourrait initier des ateliers de théâtre ou de fabrication de films documentaires.
Le Ministère de l’Education nationale entrerait dans la danse en demandant aux étudiants d’organiser des cours de vacances pour le renforcement de capacité des jeunes lycéens. C’est ce que nous avions connu de notre temps. Ainsi, la rentrée des classes, se faisait dans la douceur et sans stress.
Par ailleurs, les navetanes devraient se terminer au plus tard en  fin Septembre. En effet, comme son nom l’indique, le navetane nous renvoie au Nawet(saison des pluies)donc, doit se terminer à la fin de la saison des pluies. C’était cela de notre temps, dans les années 1970, où les godasses et maillots étaient rangés dans les placards jusqu’aux prochaines vacances scolaires et universitaires. Mais de nos jours les navetanes se jouent jusqu’en…Janvier ! Quand est-ce ces joueurs vont se consacrer à leurs études ? Est-ce que cette situation ne participe pas au baisse de niveau de nos élèves et par conséquent des étudiants?
Je lance un appel au professeur Massamba Gueye, Wofologue connu, de nous trouver un nom pour ce navetane qui déborde de plusieurs mois la fin de la saison des pluies c’est à dire le Nawet pour se terminer au Noor, la saison sèche. Il faudra donc un nom composé pour désigner ce qui sera le nom du Nawetane nouveau. La parole est aux autres linguistes Wolofophones!
Revenons à nos étudiants, qui ont décidé de fumer le calumet de la Paix, en organisant la semaine écoulée, une marche pacifique avec comme slogan « apprendre, se former, pour diriger demain». Chaque étudiant avait mis de côté ses convictions politiques pour apaiser le campus social et pédagogique.
On dit souvent qu’il n’est jamais trop tard de bien faire.
Ce que nous observons de nos jours à l’Universite Cheikh Anta Diop, est indigne d’une université d’où sont sortis la plupart des grands intellectuels qui ont dirigé ou qui dirigent une grande partie des pays francophones d’Afrique. L’espace universitaire n‘est pas fait pour des violences physiques mais pour une confrontation d’idées  parfois violente dans le verbe. Mais jamais on ne devrait trouver des armes ( blanches ou à feu) dans la chambre des étudiants. Au contraire, dans la chambre d’un étudiant, c’est des piles d‘ouvrages, de grands auteurs pour se cultiver, qui devraient être le décor.
Les autorités du Centre des Œuvres Universitaires de Dakar (COUD) sont interpellés et doivent nettoyer tout l’espace du campus social, y compris les chambres des étudiants où se trouveraient des armes blanches comme des machettes, couteaux ou autres. Qu’est-ce que cet attirail, des agresseurs professionnels, vient faire dans cet espace du savoir où la seule arme doit être celle du Verbe.
La politique ne peut pas être absente dans cet espace universitaire où se forme le citoyen de demain.
Cependant les étudiants doivent refuser d’être des bras armés de formations politiques et rejeter tout discours populiste enrobé de promesses souvent enivrantes.
Un étudiant, ne doit jamais mettre la Politique au devant de sa formation académique.
Il faut bien comprendre que ceux-là qui viennent vous « vous courtiser »sachez que c’est pour un poste électif et une fois élus, la première chose à faire est de changer de numéros de téléphones et vous ne pourrez plus les rencontrer si ce n’est à l’approche de la prochaine élection. Donc engagez vous en politique tout en sauvegardant vos intérêts académiques qui sont la raison de votre présence dans l’espace universitaire.

La campagne électorale pour les législatives démarre cette semaine sur l’étendue du territoire national et même au-delà de nos frontières. C’est des moments intenses de respiration à pleins poumons dans la vie démocratique.
Le match de football, organisé entre les jeunes de toutes les formations politiques( majorité et opposition) contre des jeunes de la Société Civile, est de bon augure à la veille de la campagne électorale. Ces jeunes ont déclaré vouloir une campagne électorale apaisée et lancent un appel aux adultes pour calmer le jeu politique et détendre l‘atmosphère pendant et après la campagne électorale.
Cette initiative d’une plateforme de la société civile, prouve encore une fois,  que le Sénégal est composé d’un peuple de pacifistes qui aiment le dialogue, comme le disait le Père Léo, pour résoudre les différends.
Toutes les coalitions vont dérouler leurs programmes pour gagner la confiance des électeurs, qui de toutes les manières,  auront le dernier mot,  le 31 juillet au soir.
Toutes les coalitions doivent savoir qu’elles ne sont pas des ennemies mais plutôt des adversaires dont les membres qui seront élus se retrouveront, après le 31 juillet, au sein de l’Assemblée nationale, pour être les représentants du peuple.
Épargnez nous donc des attaques crypto personnelles et proposez nous des programmes qui, réalisés, vont améliorer notre mieux-être !
Abdou GNINGUE
Journaliste Citoyen du monde rural

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