Le Bloc-notes de Abdou GNINGUE – République ou ….Rue publique ?
La semaine écoulée a été le théâtre de violentes manifestations opposant des populations de Ngor, dans la région de Dakar et les forces de la Gendarmerie nationale. Le conflit est né d‘une affaire de terrain où l‘Etat, dans le cadre du renforcement de la sécurité des citoyens voulait construire une brigade de gendarmerie. Ce que les populations avaient rejeté, préférant l’édification d’un lycée sur cette même place. Cette divergence de vue, c’est regrettable, ne devrait pas être source de cette violence où on a déploré la perte d‘une vie humaine.
Heureusement, le Président de la République, Macky Sall et Chef suprême des armées, a pu régler le différend, tard dans la nuit de la manifestation, en recevant les notables du village et un accord a été trouvé, par la discussion entre responsables. Un Lycée moderne et une brigade de gendarmerie seront édifiés sur les lieux, a décidé le chef de l‘Etat, à la satisfaction de toutes les parties. A sa sortie de cette audience nocturne avec Macky Sall, le Maire Magueye Ndiaye, qui conduisait la délégation de notables, a averti les pêcheurs en eau trouble qui appelaient à une résistance contre les forces de défense et de sécurité. Nous n‘appelons personne pour de la résistance car nous sommes pour la paix, rien que la paix dans notre village, a conclu le chef de la délégation.
La paix sociale est ainsi revenue au village. Tant mieux !
Dans ce pays, il est inquiétant de constater que certains citoyens défient les Forces de Défense et de Sécurité. Ils oublient que, c‘est grâce à elles que les citoyens dorment du sommeil des justes. Il faut donc savoir raison garder.
Idrissa Seck, le leader du parti Rewmi, a profité de son entretien spécial avec nos confrères de ITV, pour revenir sur la nécessité de préserver la paix sociale. Il répondait à une question sur les dernières violences de Ngor. Il a fustigé toute violence car les représentations diplomatiques, filment toutes ces images pour les envoyer dans leurs pays d‘origine. Ce qui impacte sur l‘image de marque du Sénégal et peut dissuader des investisseurs éventuels qui souhaiteraient venir dans notre pays. Bref, il faut protéger la République et bannir la Rue publique qui ne se nourrit que de violences gratuites et inutles!
Idrissa Seck, n‘a pas été tendre avec certains membres de l‘opposition notamment Guy Marius Sagna dont le mouvement a comme slogan : France Dégage ! A ce propos, l‘ancien Président du Conseil Économique Social et Environnemental, se désole et trouve que ce slogan est irresponsable. Pour Idrissa Seck, une société comme la Sonatel Orange (une société française) emploie plus de 1500 personnes , tous des Sénégalais, avec une masse salariale de plus de 300 milliards de FCFA qui restent au Sénégal. Sans compter que les hommes d’affaires sénégalais profitent des commandes locales faites par la Sonatel. Mieux, la Sonatel a des filiales dans plusieurs pays de la sous-région et elles sont dirigées par des cadres Sénégalais. On ajoutera à cela, que l‘État a une importante part dans les bénéfices générés par la Société. Alors, un pays (La France) d’où est originaire cette société, il est irresponsable de demander qu’il dégage du….Sénégal ! Et puis, on oublie que le Sénégal a des hommes d‘affaires qui ont des business, partout en Afrique. Imaginez que les citoyens de ces pays, demandaient que le Sénégal dégage, est-ce que nous pourrions protester ! Non, il faut savoir que nous vivons dans un monde globalisé. Il faut arrêter ce langage populiste dont les animateurs font souvent le contraire de ce qu’ils dénoncent. Souvenez-vous de cette affaire qui est arrivé au Leader de France Dégage en Afrique, Kemy Seba qui serait accusé d’être financé par des autorités du côté de Moscou ? On aimerait avoir des éclaircissements sur cette affaire de gros sous ! Il est vrai que ses partisans ne font pas trop de publicité sur la question ! Mais on aimerait connaître l‘issue de cette rocambolesque affaire.
Ce week-end, le F24, Société Civile autoproclamée, qui regrouperait 150 associations ou mouvements, c’est comme vous voulez, a organisé un Mega meeting à la place de la Nation.
La manifestation a drainé du monde hétéroclite où des jeunes, surexcités ont failli gâter la fête en huant certains leaders qui prenaient part à la rencontre.
Le nouveau Député, Pape Djibril Fall, qui a déserté les salles de rédactions pour se mouvoir dans la scène politique, en a eu pour son grade. Pour certains manifestants, l’ex journaliste du Groupe Futurs Médias, n’avait pas droit à la parole dans ce rassemblement. On se demande pourquoi Pape Djibril Fall est, à chaque fois, la cible des manifestants quand l‘opposition politique se réunit. Je crois que la meilleure solution pour ce néophyte en politique, qui a son avenir devant lui, c’est de boycotter, systématiquement, les manifestations populaires de l‘opposition.
Son autre confrère, Mamoudou Ibra Kane, lui aussi, piqué par le virus de la politique, a eu un meilleur accueil. Il a eu le temps de délivrer son message sans encombre. Certains observateurs pensent que cette tolérance du public est due à cette sorte de synonymie entre le slogan de son mouvement : DEMAIN C’EST MAINTENANT et celui de l’absent le plus présent de la manifestation(suivez mon regard) dont le cri de guerre est : l’AVENIR C’EST MAINTENANT. Sans commentaire!
L‘autre leader, qui a été humilié, est Khalifa Ababacar Sall, de Taxawu Sénégal.
Lui aussi, a subi les foudres des manifestants. Ils ne voulaient pas le voir en photo, encore moins, le laisser parler. Des leaders présents à la manifestation, Habib Sy et Dethie Fall ont tenté de calmer ces jeunes, mais il n’y avait rien à faire, ils ont opposé un Niet catégorique. Ils reprocheraient au mentor de Barthelemy-Dias, son acceptation de répondre, positivement, au dialogue appelé par le président de la République. C’est dans cette confusion que s’est terminée la rencontre où les slogans en faveur de Ousmane Sonko étaient sur une forêt de pancartes. Les jeunes scandaient, à tue tête, le nom de leur idoles Ousmane Sonko. Cette situation a dû frustrer tous ces leaders présents, candidats à la présidentielle, dont les sympathisants semblaient inexistants !
La faute de cette situation est imputable aux responsables du F24 qui avaient annoncé une rencontre citoyenne où le seul décor devait être le drapeau national. Si la consigne a été donnée, hélas, elle n‘a pas été respectée.
Et puis, ces 150 associations, membres de F24, sont des mouvements PiqueBœufs, ces oiseaux qui sont sur le dos des animaux pour se gaver de leurs parasites. Kocc Barma, aurait dit, des Associations Yobalema ! En effet, la plupart ne peuvent pas remplir un abri bus, j‘allais dire une cabine téléphonique mais comme le progrès technologique a démocratisé le téléphone dans notre pays, elles n‘existent plus !
Abdou GNINGUE
Journaliste Citoyen du monde rural
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