Le Bloc-notes de Abdou GNINGUE – L’exception…sénégalaise !

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La célébration de la fête de l‘indépendance du 4 Avril de cette année, a été, encore une fois, une occasion de rendre hommage, à nos forces de défense et de sécurité (FDS). Partout, dans toutes les régions, les citoyens ont célébré, avec fierté, ces FDS
qui nous préservent, des bandes armées qui sèment la terreur dans la sous-région du Sahel. Les matériels exhibés lors des différents défilés, peuvent dissuader, des aventuriers éventuels et pêcheurs en eau trouble qui  peuvent profiter de manifestations pacifiques pour les infiltrer et semer le désordre et la terreur. Notre appartenance au club des pays producteurs de pétrole et de gaz, est un motif supplémentaire, pour chercher à semer des troubles, pour espérer déstabiliser notre pays. Cette ceinture de feu qui nous entoure doit  faire réfléchir tous nos hommes politiques pour que nous préservions, notre paix sociale que nous envient nombre de ressortissants de la sous-région ouest africaine. Cette exception sénégalaise doit être préservée. En démocratie, la force des arguments doit toujours prendre le dessus sur les arguments…de la force bruto animale, comme aimait, nous le dire, notre professeur de philosophie, en classe terminale.
Mais cette année, une touche particulière a marqué le défilé 2023. C’est le…retour des trois anciens présidents de la République qui se sont succédé à la tête de notre pays.
Des sosies ont été choisis pour les montrer dans leurs anciennes voitures de fonction.
Il y a eu, Léopold Sédar Senghor(1960-1980)  l’Intellectuel, le Socialiste, le bâtisseur de la Nation sénégalaise, qui s‘était appuyé sur la Culture des esprits, pour bien ancrer la commune volonté, de bien vouloir, vivre en commun de toutes les ethnies sénégalaises.
Le Père Léo, c’est l’intellectuel qui, pour défendre son programme politique, envoyait les étudiants socialistes, sillonner l’ensemble du territoire national, par une série de conférences contradictoires pour débattre avec les autres étudiants contestataires de sa politique. On se souvient encore des chaudes empoignades de haute portée intellectuelle entre les Moustapha Niasse, Djibo Ka, Mamadou Faye, Gorgui Sene et les Landing Savane, Abdoulaye Bathily, Mamadou Diop Decroix etc. A la fin, de ces conférences, ils se serraient les mains parce que c’était des adversaires et non des ennemis. C’est cela l’adversité politique ! Loin de ce que nous voyons aujourd’hui !
Cette Culture des Esprits que pratiquait Senghor, rappelle, la déclaration du président Houphouet Boigny de Côte d‘Ivoire qui avait décliné, le titre de Docteur Honoris Causa d‘une université française, que lui offrait le Général de Gaule. Il motivait son refus parce que, disait-il, qu‘il était un paysan qui cultive la terre. Il suggéra, au chef de l‘Etat français, de décerner cette offre à Léopold Sédar Senghor, lui qui cultive…les Lettres. Par Lettres, il faut entendre les …Esprits! Le résultat est là palpable. La cohésion sociale est une réalité au Sénégal, alors qu‘en Cote d‘Ivoire on a vu ce qui s‘est passé après la mort du Vieux sage de Yamoussoukro.
Ensuite, le Président Abdou Diouf(1981-2000), l‘Administrateur Civil, qui avait un haut sens de l‘Etat. Ce fonctionnaire type, nommé Gouverneur de région à 25 ans, Premier Ministre à 35 ans et Président de la République à 45 ans, a consolidé l‘Etat de droit en autorisant, la création de partis politiques à tout Sénégalais qui le souhaitait. A l‘issue de la présidentielle de 2000, avant la fin du scrutin, il décroche son téléphone pour appeler son adversaire, Abdoulaye Wade, pour le féliciter pour sa victoire! Une première en Afrique!
Abdoulaye Wade( 2000-2012) leader du Parti Démocratique Sénégalais (PDS), un Libéral travailliste a opté pour le capitalisme contrairement à ses prédécesseurs Socialistes. Il a ouvert les grands chantiers de l‘Etat pour doter notre pays d‘infrastructures modernes, comme l‘autoroute à péage, l‘Aeroport international Blaise Diagne. Il a su diversifier nos partenaires au développement tout en appelant les Africains à construire l‘Afrique par eux-mêmes.
Quelle belle surprise qui nous a rendu fiers d’être Sénégalais parce que confirmant l’exception….sénégalaise ! Qui fait mieux en Afrique où dans certains pays, des régimes se sont succédé au bout de leurs armes. Au Sénégal, les armes de changement de régime, c’est les cartes d’électeurs, qui permettent aux citoyens de choisir, démocratiquement et librement, celui qui va les diriger. Ne faisons pas la fine bouche, nous avons connu des alternances démocratiques où à l’issue d’élections le vaincu a appelé le vainqueur, avant même la proclamation, officielle des résultats ! Qui fait mieux en Afrique ! Nous sommes une démocratie majeure ! Les manifestations et les protestations qui se produisent, de temps en temps,  ne se remarquent que dans les pays démocratiques. Ailleurs, c’est autre chose !
Alors que je me trouvais dans un pays africain, je voulais savoir si au cours des manifestations, on brûle des pneus. La réponse a été renversante! Ici, m‘a-t-on dit, toutes les manifestations, contre le pouvoir, sont interdites!  Si on est pris, par la police, c‘est la prison, assurée et à durée indéterminée ou la disparition à jamais. Les journalistes sénégalais qui voyagent en Afrique, n’envient aucun confrère africain en matière de liberté de presse. C’est au contraire, eux qui voudraient bien exercer le métier de journaliste dans notre pays!

La coïncidence, du Carême de nos frères chrétiens  et du Ramadan des musulmans, a été une occasion que les deux communautés ont saisi, pour formuler des prières pour préserver, la paix et la cohésion sociales, dans notre pays.
La réalité , du dialogue islamo-chrétien, s‘est illustrée, dans les différents reportages, à travers des couples mixtes ou des familles dont les membres appartiennent à des religions révélées différentes, sans pour autant casser l’harmonie familiale.
Prions Le Tout Puissant pour qu‘il exauce toutes les prières formulées par les deux communautés. Qu’il nous préserve, de toutes ces nouvelles sur les tueries, quasi quotidiennes et à longueur d’année, en provenance de nos voisins.

Abdou GNINGUE
Journaliste Citoyen du monde rural

 

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