Le Bloc-notes de Abdou GNINGUE: Halte aux pyromanes!

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Les élections locales approchent à grands pas, dans une atmosphère de guerre larvée entre les différentes coalitions qui se feront face avant le 31 Décembre 2021 ou le 31 Janvier 2022. Mais il y’a aussi le linge sale qui ne se lave pas en famille mais plutôt dans les médias et réseaux sociaux au sein de la majorité. Somme toute, nous autres citoyens et électeurs, nous allons vivre un trimestre de bouillonnement où chaque candidat cherchera à conserver un poste ou à en conquérir.

La majorité sortante se dit confiante pour avoir gagné toutes les élections organisées depuis qu’elle est au pouvoir en 2012. Cependant elle oublie que l’électorat s’est rajeuni depuis que de jeunes leaders politiques sont sur le terrain et se sont transformés en petits loups aux…dents longues. Et tout le monde sait que les primo votants sont souvent attirés par ces jeunes nouveaux leaders qui promettent monts et merveilles, dans un langage mielleux quelque peu démagogique à vous enivrer.  Ils ne sont armés que par une langue bien pendue, spécialisée dans la critique facile parce que n’ayant aucun bilan à défendre.

Cependant au sein de la majorité, la coexistence n’est pas un long fleuve tranquille. La barque prend eau à quelques endroits. Les maires sortants qui se sentent menacés par de nouveaux leaders locaux ayant eu une promotion entre temps, ne dorment plus d’un sommeil tranquille. Ils sont atteints d’une insomnie brusquement chronique.

Tous ces hommes politiques qui avaient fermé leurs téléphones aux électeurs, devenus ennuyeux dès la fin du scrutin passé, flânent désormais dans les quartiers pour serrer la pince, en profiter, pour glisser un billet de nos maigres CFA, pour regagner la confiance qui semble perdue.

Ce qui est sûr, avec ces élections à venir, nous allons assister à une sorte de primaire avant les législatives prévues au second semestre de 2022. Ceux qui auront remporté les locales  peuvent espérer avoir une majorité aux législatives.

C’est dire que les membres de l’opposition doivent donc batailler ferme pour avoir une place très honorable aux législatives où elle a toujours eu une portion congrue parce que battue à chaque fois. Sinon, ils seront mal barrés pour la présidentielle de 2024.

Eh oui! Qui disait que les politiciens ne pensent qu’à la prochaine élection et non aux affaires qui intéressent tous les citoyens? Pour le politicien, tout se ramène à la politique surtout à la prochaine…élection !

Pour l’érection de Keur Massar en département, pour nous dit-on, corriger une anomalie administrative, les politiciens (encore eux) y voient un coup fourré de l’exécutif pour en profiter pour…les élections locales. Est-ce à dire que les membres de l’opposition se disent déjà battus dans ces nouvelles collectivités territoriales? Ce serai absurde dans la mesure où le vote est secret au Sénégal.

Par ailleurs, on apprend que la mission d’audit du fichier électoral, réclamée à cor et à cri par l’opposition, a terminé ses travaux. Mais, à peine les résultats connus, nos politiciens qui s’opposent à tout ce qui vient de la majorité, crient au scandale pour dire qu’il y a une inscription massive de citoyens par des extraits de naissance. Pour les opposants, ces primo inscrits vont certainement voter pour là majorité. Mais la question qui se pose c’est de savoir où étaient ces opposants pendant les inscriptions de ces citoyens ? Ils devaient être présents à toutes les commissions d’inscription, comme le stipule la Loi électorale. S’ils viennent de découvrir ces nouveaux inscrits, ils doivent s’en prendre à eux-mêmes pour leur absentéisme notoire.

Ils doivent éviter les salons douillets de Dakar et descendre sur le terrain pour s’occuper des questions intéressant les citoyens. Sinon, ils seront toujours dans la protestation politicienne qui n’emballe pas les électeurs préoccupés par leur vécu quotidien.

Les terres encore les terres ! Cette question qui touche plusieurs localités, devient de plus en plus inquiétant dans la mesure où nos politiciens et autres activistes s’y engouffrent pour dénoncer des manœuvres politiques pour favoriser des hommes d’affaires pour ne pas dire des investisseurs, au détriment des populations. Ceux-là, qui  se sont calfeutrés dans le doux climat de Dakar, ne comprennent pas les réalités du terrain dans le monde rural. En effet, quand nous étions jeunes, nous  accompagnions  nos parents pour les travaux champêtres, armés de houes pour bêcher, retourner la terre avec nos fragiles petites mains. A la fin de l’hivernage, nos mains entamaient un début de callosité, occasionné par de petites ampoules causées par les manches des houes. Ceci continue de nos jours à part une amélioration notable avec l’intervention des charrues tirées par des ânes et des chevaux. En plein 21e siècle est-il normal de laisser nos paysans perpétuer ce rituel des ancêtres? Non ! Le monde bouge et il faut bouger avec et éviter d’être à la traîne.

Si nous prenons l’exemple de Ndengueler et de Djilakh où un investisseur qui a obtenu un bail puis un titre foncier pour exploiter des terres en friche, se trouve en face d’une population déterminée à l’en empêcher. On  remarque dans la foule, des jeunes pleins de hargne et d’énergie, rejeter toute exploitation d’un investisseur dans leurs villages. Pourtant toute cette énergie, dégagée par cette jeunesse, devrait  plutôt être mise au profit d’une grande exploitation initiée par ces jeunes au bénéfice de leurs deux localités. C‘est dire que la première faute doit leur être imputée à ces jeunes et à personne . En effet, demandez vous combien d’équipes navetanes de football peut-on trouver sur place dans ces villages avec des milliers de membres. Pourquoi ces derniers ne peuvent pas prendre exemple sur les jeunes de Niakhar (département de Fatick) où une ASC, Jam Bougoum) exploite avec ses membres, chaque  année, plusieurs hectares avec des spéculations diverses et au bout les membres s’en mettent plein les poches. Les terres de ce village ne sont pas laissées en friche pour susciter les appétits d’investisseurs. Voilà comment on crée  de l‘auto emploi et éviter des protestations stériles où au bout on se demande ce qu’il faut faire pour améliorer les conditions d’existence des populations du village.

Après les manifestations ,  nos activistes vous ont laissés à vous-mêmes et oublient que vous existez!

C‘est pourquoi nous lançons un appel à nos activistes professionnels de cesser de faire les pyromanes  partout dans le pays en protestant à tout va quand des investisseurs, futurs créateurs d’emplois, sollicitent l’exploitation des terres non viabilisées. Ce n’est pas l’Etat qui va donner  des emplois à nos jeunes comme c’est le cas partout dans le monde. Il doit faciliter les conditions d’accès aux terres aux investisseurs mais avec un cahier de charge bien précis où les populations locales seront toujours les grands bénéficiaires des projets. C’est comme cela que notre pays sera sur une bonne  trajectoire pour assurer son développement intégral.

Abdou GNINGUE
Journaliste Citoyen du monde rural

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